SNCF -- Chambéry : Acharnement judiciaire contre des militants23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF -- Chambéry : Acharnement judiciaire contre des militants

Jeudi 17 janvier, cinq militants syndicaux de Chambéry et un journaliste devaient comparaître devant la cour d'appel de Lyon. Quatre d'entre eux étaient présents à l'audience, soutenus par 100 à 150 personnes venues en car de Chambéry, Moutiers, mais aussi de l'Isère, de la Drôme et de l'Ardèche.

On leur reproche d'avoir le 2 novembre 2010, dans le cadre des actions contre le projet de réforme des retraites, « troublé ou entravé la circulation des trains ». Pour cela, la SNCF s'appuie sur l'article 21 de la loi du 15 juillet... 1845 !

Bien qu'ils aient été relaxés par deux fois par le tribunal correctionnel de Chambéry puis en appel, la SNCF s'est néanmoins pourvue en cassation. Elle leur réclamait plus de 46 000 euros de dommages et intérêts. Leur présence sur les voies de la gare de Chambéry aurait, selon elle, entraîné le blocage de 90 TER et TGV et obligé la SNCF à mobiliser cars et taxis pour voler au secours des voyageurs.

L'avocat de la défense a dénoncé les incohérences de ces charges. Quelques exemples entre autres : le 2 novembre 2010 était jour de grève, aucun train n'était annoncé en gare, et pour cause ! La présence de grévistes sur un passage piétons permettant de traverser les voies ne gênait donc personne, sinon la direction de la SNCF. Lors des procès précédents, la SNCF parlait d'une vingtaine de trains bloqués ou retardés. Ensuite ce nombre est passé à 130, pour redescendre ensuite à moins de 90... À propos des trains retardés, la SNCF cite des retards de sept à quinze minutes. Or des retards de cet ordre sont enregistrés tous les jours en gare de Chambéry, et sans qu'il y ait grève. L'avocat a d'ailleurs rappelé que, récemment, la région Rhône-Alpes protestait publiquement contre la régularité de ces retards en période normale.

À la sortie, il était clair pour tous que l'objectif de la SNCF est vraisemblablement de tenter d'impressionner ceux qui refusent de se laisser faire. Il semble bien que, si c'est cela son but, il ne soit pas encore atteint, loin de là...

Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 21 février prochain.

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