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- Lutte ouvrière n°2321
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Italie : Deux ans de chômage partiel à la Fiat de Melfi
Le 14 janvier, Fiat a annoncé la mise au chômage partiel, jusqu'à la fin de 2014, de son usine de Melfi, dans le sud de l'Italie. Celle-ci, qui compte 5 500 ouvriers, est l'usine la plus récente du groupe et a fait l'objet de bien des commentaires sur son haut niveau technologique, sans parler des cadences et des conditions de travail massacrantes subies par ses ouvriers. Officiellement, il s'agit maintenant d'arrêter alternativement les deux chaînes de montage de façon à restructurer l'établissement et à relancer la production... en 2015.
En attendant, le PDG de Fiat Sergio Marchionne annonce qu'il va recourir au système de la cassa integrazione qui lui permet de mettre les travailleurs au chômage, et surtout de mettre leur indemnisation en grande partie à la charge de l'État. Cette indemnisation étant au maximum de 700 euros par mois, la restructuration dont parle Marchionne est donc aussi en grande partie payée par les ouvriers, qui seraient mis au chômage par rotation et ne toucheraient donc pendant de longues périodes que ce salaire misérable.
Pour Fiat, le recours à la cassa integrazione est devenu une méthode habituelle de gestion des à-coups de sa production. Ses usines italiennes sont ainsi mises au chômage pour de longues périodes, comme c'est le cas de l'usine de Turin-Mirafiori où plusieurs milliers d'ouvriers ne travaillent que pour de brèves périodes, parfois pas plus de trois jours par mois. Chaque fois, la Fiat doit faire une demande aux pouvoirs publics pour obtenir l'application de la cassa integrazione, et bien sûr chaque fois elle l'obtient. Marchionne assure en même temps qu'il ne fermera aucune usine en Italie... ce qui est une façon de dire que, si jamais on lui refusait le secours de cette caisse de chômage partiel, cet engagement ne tiendrait plus.
Comme les autres patrons de l'automobile, la multinationale Fiat, riche à milliards et désormais alliée avec Chrysler, met ainsi ses faux frais à la charge de l'État et de ses ouvriers. L'important n'est-il pas que, crise de l'automobile ou pas, le flux des profits continue d'alimenter les caisses de la famille Agnelli et des autres actionnaires ?