Un rapport de la cour des comptes : Malheur aux chômeurs !23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un rapport de la cour des comptes : Malheur aux chômeurs !

La Cour des comptes compte, comme son nom l'indique. Dans un rapport publié le 22 janvier, elle vient de proposer le calcul suivant : plus il y a de chômeurs, moins il y a de cotisants à la caisse d'allocation-chômage ; donc plus il y a de chômeurs, moins il y a d'argent pour leur payer des allocations. La conclusion s'impose d'elle-même, au moins à la Cour des comptes : il faudrait diminuer le montant des allocations chômage, les faire décroître plus rapidement, les accorder au bout d'une période de travail plus longue, bref, faire en sorte que les travailleurs privés d'emploi arrivent plus rapidement au fond du trou.

Le raisonnement des hauts fonctionnaires à chapeau carré et col d'hermine est imparable, à ceci près qu'il oublie, volontairement, le patronat, ses profits, sa politique de diminution des emplois, ses fermetures d'usines, son refus de voir augmenter ses cotisations. C'est-à-dire que la Cour des comptes se borne à enregistrer les dégâts faits dans la classe travailleuse, sans aucunement en rechercher la cause, et propose pour toute solution que les victimes des licenciements se répartissent autrement la misère entre eux. Pourtant, la seule façon de renflouer les caisses sociales serait de prendre sur les profits patronaux. Et la seule façon de faire reculer le chômage serait d'interdire les licenciements, pour commencer, et d'obliger le patronat et l'État à embaucher, pour continuer.

Et ce n'est pas une question d'arithmétique, n'en déplaise à la Cour, mais de rapport de force entre les travailleurs et leurs exploiteurs.

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