Conseil général de Seine-Saint-Denis : Un budget d'austérité pour les collèges23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil général de Seine-Saint-Denis : Un budget d'austérité pour les collèges

Dix-huit conseils d'administration de collèges, sur cent-vingt, ont refusé pour la troisième année consécutive de voter le budget de leur établissement proposé par le conseil général de Seine-Saint-Denis. Ce geste est bien sûr symbolique puisque le budget sera tout de même appliqué, mais il permet de dénoncer les nombreuses coupes budgétaires qui vont porter préjudice aux collégiens et à leurs familles.

Depuis deux ans en effet, le conseil général baisse les dotations dévolues aux collèges, arguant que ces derniers disposent de fonds de réserve. Ces fonds servent normalement à faire des dépenses exceptionnelles et alimentent aussi un peu le fonds social qui permet d'aider les élèves et leurs familles s'ils sont en difficulté pour payer des fournitures scolaires et parfois la cantine. Dans la plupart des collèges, ces fonds sont bel et bien vides à présent, et les assistantes sociales cherchent en vain de nouveaux moyens.

Mais, cerise sur le gâteau, le conseil général feint maintenant de calculer les nouvelles dotations sur celles de 2012, c'est-à-dire sur des dotations en baisse de 10 %. Ce mode de calcul lui permet d'afficher cyniquement une hausse de 2,45 %, alors que dans les faits le budget est en baisse de 7 %. Par exemple, le collège Gustave-Courbet de Pierrefitte accuse un manque à gagner de 28 100 euros et ne touchera que 176 833 euros ! Cela va avoir des conséquences notables, en particulier dans les collèges les plus pauvres, où les livres qui devaient être renouvelés ne le seront pas, obligeant les élèves à travailler sur de vieux manuels qui ne correspondent plus au programme.

Le conseil général a aussi augmenté notablement le prix du forfait de cantine, pour les enseignants comme pour les élèves. Pour les familles qui paient le prix fort, il passe de deux à quatre euros. Pour les familles aux revenus modestes, l'augmentation sera moins conséquente, voire inexistante, mais les enseignants craignent que de nombreux parents retirent leurs enfants de la cantine, alors que c'est souvent leur seul repas vraiment équilibré.

Le conseil général justifie ces restrictions en disant que l'État ne compense pas aujourd'hui les charges qu'il lui a déléguées et en particulier le versement du revenu de solidarité active qui n'a cessé d'augmenter ces dernières années. C'est vrai, mais le conseil général socialiste, dont l'ancien président Bartolone est l'actuel président de l'Assemblée nationale, emploie les mêmes procédés que l'État qu'il sollicite : reporter sur les familles populaires et sur leurs enfants le poids de l'austérité.

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