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Dans le monde
Israël : Les élections du 22 janvier
Netanyahou ne remporte pas le succès qu'il espérait
Bien que les résultats officiels ne soient publiés qu'avec une semaine de délai, on sait que les élections législatives anticipées qui se sont tenues le 22 janvier, en Israël, ont donné au Likoud, le parti de droite du Premier ministre Netanyahou, et à son allié Yisrael Beitenou, la formation d'Avigdor Lieberman, une majorité moins écrasante qu'ils ne l'espéraient.
Netanyahou et ses alliés ont mené leur campagne en tentant de concurrencer les autres formations d'extrême droite, ultranationalistes et religieuses, et en particulier Habayit Hayehoudi, la Maison juive, formé par l'ancien collaborateur du Premier ministre Naftali Bennett, auxquelles les sondages promettaient un certain succès.
En fait, la participation au scrutin (66 %) a été plus élevée qu'en 2009, lors des dernières élections législatives, et l'ensemble des listes de droite n'obtiendrait « que » 61 sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement israélien.
C'est un parti qui se définit comme centre-gauche qui arrive avec 14 % en deuxième position, après les 23 % de l'alliance Likoud-Beitenou. Ce parti, Yesh Atid (Il y a un avenir) est représenté par Yaïr Lipid, un ancien chroniqueur du Yedioth Aharonot, le premier quotidien israélien, journal à sensation bien conservateur. Yesh Atid a fait campagne pour le « partage fiscal », réclamant notamment que les religieux ultraorthodoxes, jusqu'à présent exonérés d'impôts, en payent eux aussi.
Le Parti travailliste a recueilli 11 % des suffrages, et les trois formations d'extrême droite, religieuses et ultranationalistes, dont celle de Bennet, qui réclament l'accroissement des implantations juives dans les territoires palestiniens occupés, ont totalisé 23 %, autant que Netanyahou qui, durant sa campagne, a déclaré n'avoir « déraciné aucune implantation, mais au contraire les avoir renforcées ». Et en effet, en 2012, près de 7 000 « unités de construction » (juives dans les territoires occupés) ont été approuvées, contre 1772 en 2011 et 569 en 2010.
Mais cette accélération de la colonisation -- plus de 42 % des terres en Cisjordanie en font partie à présent -- n'a visiblement pas suffi à maintenir l'avance de Netanyahou. Son intention annoncée de procéder à des coupes budgétaires, notamment dans les dépenses sociales, a semble-t-il joué contre lui, dans un climat marqué par un mécontentement social croissant.
C'est bien le prix à payer pour la poursuite de sa politique de colonisation, qui vise à empêcher toute possibilité pour un État palestinien de se constituer, ne serait-ce que géographiquement, et plus encore d'adopter Jérusalem-Est comme capitale. Toute la population d'Israël en fait les frais, en matière de santé, d'éducation, de prix des logements.