Espagne : Nouveau scandale de la corruption - « ¡ Basta ya ! » « Ça suffit ! »23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Nouveau scandale de la corruption - « ¡ Basta ya ! » « Ça suffit ! »

Un nouveau scandale de corruption vient d'éclater en Espagne. Barcenas, l'ex-trésorier du Parti populaire (PP), doit désormais s'expliquer, au nom de son parti, sur un blanchiment d'argent et un délit fiscal, pour avoir camouflé quelque 22 millions d'euros dans des banques en Suisse et avoir distribué des enveloppes de 5 000 euros minimum chaque mois aux dirigeants de son parti.

L'émotion provoquée par ce scandale est telle que Mariano Rajoy, dirigeant du Parti populaire et actuellement chef du gouvernement, promet une enquête « profonde et exhaustive » dont les résultats, assure-t-il encore, devraient être rendus publics.

Il faut dire que ce scandale succède à bien d'autres. Le gouvernement, qui s'apprête à prendre de nouvelles mesures d'austérité contre la population, voudrait donc calmer les esprits. Car ce sont les dirigeants du PP qui tiennent discours sur discours pour expliquer que tout le monde doit faire des sacrifices. Ils affirment, comme l'avaient fait les responsables du Parti socialiste quand ils étaient au pouvoir, que c'est à la population de payer la dette. Ils prétendent que la crise viendrait de ce que les classes populaires auraient vécu « au-dessus de leurs moyens ». Ils osent dire que ce serait les excès de la population laborieuse, des chômeurs, des retraités ou des malades qui ruineraient l'économie. À les entendre, les licenciements, les réductions de budget dans les services publics, les privatisations, les baisses seraient une purge nécessaire.

Alors cela suffit, « basta ya », disent dans les milieux populaires ceux qui, de plus en plus nombreux, ne veulent plus payer la crise. Ces affaires de corruption qui éclatent régulièrement ne sont qu'une toute petite partie de l'iceberg, une toute petite partie de ce que les capitalistes et les banquiers volent à l'ensemble de la société.

Au-delà de ces scandales, les causes de la débâcle économique sont dans la soif de profit des banquiers et d'un patronat qui exigent des gouvernants qu'ils imposent au monde du travail toujours plus de coupes dans les salaires, toujours plus de chômage et une dégradation constante des conditions de vie. Dans les classes populaires, beaucoup comprennent que les scandaleuses pratiques de politiciens corrompus ne sont encore que des broutilles, comparées au gigantesque vol des richesses sociales opéré par l'ensemble de la classe capitaliste, la commission qu'ils touchent en quelque sorte sur cette extorsion.

En Espagne comme en France, pour mettre un coup d'arrêt à tout ce gâchis économique et social, c'est à la domination même de la bourgeoisie qu'il faudra s'attaquer.

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