L'habitat indigne : Un scandale qui dure23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'habitat indigne : Un scandale qui dure

Une femme d'une trentaine d'années, vivant avec son bébé de moins d'un an dans une pièce de quatre mètres carrés, a été jetée à la porte par sa propriétaire. Elle payait 200 euros par mois depuis des années pour ce cagibi.

Trois mois d'impayés ont suffi pour qu'elle se retrouve sur le palier en plein hiver, devant la porte de son logement dont les serrures avaient été changées, avec ses affaires enveloppées dans un sac poubelle. Cette affaire qui vient d'être révélée est un des nombreux cas d'habitat indigne et d'expulsion illégale. Quelques jours auparavant, la fondation Abbé-Pierre avait signalé un logement de 1,56 mètre carré loué 330 euros par mois.

La législation ne permet pas de louer des logements de moins de 9 mètres carrés, et elle interdit les expulsions l'hiver. Ces lois n'empêchent pourtant pas des propriétaires véreux de miser sur l'intimidation pour mettre à la rue leurs locataires indésirables. Quant à la location d'habitats trop exigus, trop humides, pas chauffés, beaucoup de leurs occupants s'y résignent et se gardent bien de porter plainte, car il y a trop d'obstacles à franchir pour les plus pauvres avant d'avoir un toit sur la tête. C'est cette situation qui fait le bonheur des marchands de sommeil.

La porte-parole du gouvernement elle-même estime à 170 000 le nombre de logements indignes en Ile-de-France et promet des procédures simplifiées contre ce genre de pratiques. On verra ce qu'il en sera. Mais le problème principal est la pénurie de logements et la cherté des loyers. Le moindre taudis trouve toujours preneur, car il faut bien dormir à l'abri, même si c'est dans un local insalubre.

La seule façon d'y remédier serait de construire un nombre suffisant de logements à un prix accessible à la population. Cela serait possible, à condition de ne pas laisser la construction entre les mains de promoteurs qui ne bâtissent que si cela leur rapporte, et de créer un véritable service public du logement, en embauchant directement la main-d'oeuvre nécessaire et en n'hésitant pas à réquisitionner les terrains à bâtir, y compris dans les quartiers bourgeois.

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