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- Lutte ouvrière n°2316
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Leur société
Réforme des retraites : Hollande et Ayrault sur la piste de Sarkozy-Fillon
Le Conseil d'orientation des retraites (COR) prévoit que le déficit des caisses de retraite devrait atteindre 18,8 milliards d'euros en 2017, contre 14 milliards en 2011. Quelle que soit la réalité de ces pronostics, il est évident que l'augmentation du chômage et du coup la baisse des cotisants n'ont pu qu'aggraver la situation et continueront à le faire, si rien ne s'oppose au patronat qui licencie les travailleurs par milliers.
La réforme de novembre 2010, mise en oeuvre par le gouvernement Sarkozy-Fillon, n'a fait que repousser l'échéance de quelques années. Hollande l'avait dénoncée. Mais la seule « injustice » qu'il relevait dans la réforme du gouvernement de droite, c'était d'obliger des salariés qui avaient commencé à travailler tôt (18 ans) à rester au travail alors qu'ils avaient toutes leurs annuités de cotisations. Sur ce point, Hollande a pris le 6 juin dernier un décret qui va permettre, au mieux à une centaine de milliers de salariés, de bénéficier d'un départ à 60 ans, mesure financée par une hausse de 0,1 % des cotisations patronales et salariales.
Mais le vrai retour à la retraite à 60 ans est passé aux oubliettes. Laurence Parisot, présidente du Medef, s'est empressée de prendre position en déclarant que l'âge légal de départ en retraite à 62 ans était « insuffisant » et qu'il fallait « au moins 63 ans ». Les journaux propatronaux, comme Les Échos, se félicitent que la gauche s'attelle à cette « réforme », obligatoirement impopulaire. Le gouvernement Ayrault-Hollande n'a rien décidé pour le moment et parle de concertation avec les partenaires sociaux, les parlementaires, les experts.
Les pistes évoquées par le COR viennent à point nommé pour justifier, sur les salariés et sur les retraités, les tours de vis à venir. Le COR évoque en effet « un prélèvement sur les actifs de 1,1 %, une baisse des pensions, un recul de six mois supplémentaires de l'âge du départ ». Il serait aussi question de désindexer les pensions, qui suivent l'inflation officielle, sans aller jusqu'à les geler.
Bref, la « réforme » de fond du gouvernement de gauche ressemblera à la précédente, sauf si les travailleurs réussissent à s'y opposer dans la rue et dans les entreprises.