Les salariés de Pilpa, une société qui fabrique des crèmes glacées, viennent de remporter une victoire juridique contre le groupe R & R Ice Cream, numéro deux européen de la crème glacée, qui avait racheté Pilpa en 2011. Le 11 décembre, le juge des référés de Carcassonne a suspendu la procédure de licenciement collectif, qui devait conduire à la fermeture du site dès la fin de cette année.

La société Pilpa doit « reprendre la procédure de consultation sur la base d'un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi ». Le magistrat a motivé sa décision en constatant « l'insuffisance » de ce plan qui constitue « un trouble manifestement illicite ». Il note l'incohérence du transfert de l'activité de Carcassonne (124 salariés à ce jour) sur trois usines françaises du groupe n'offrant que huit reclassements en France.

Les travailleurs de Pilpa auraient souhaité que les pouvoirs publics ou la justice interdisent de licencier à ces patrons avides. Même après ce jugement, ils risquent toujours de perdre leur emploi à terme, car ils n'ont obtenu qu'un sursis de quelques mois. Mais ils n'ont quand même pas caché leur joie devant cette claque juridique administrée aux dirigeants de R & R, qui doivent payer les frais de justice et revoir leur copie.

L'usine Pilpa a fermé ses portes le 7 décembre, jusqu'au 4 janvier. Après quoi l'activité pourrait reprendre en attendant qu'un nouveau plan soit rédigé. Les salariés craignent que la direction profite de cette fermeture temporaire pour déménager les machines. Ils se sont donc organisés pour surveiller, jour et nuit, les locaux et les machines.