RATP-Bus : Travail dégradé, usagers pénalisés19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP-Bus : Travail dégradé, usagers pénalisés

Au dépôt de bus de la RATP situé à Paris, porte d'Orléans, dépôt dit de Montrouge, la direction ne cesse d'exercer des pressions sur les machinistes, pouvant parfois aller jusqu'à des sanctions.

Dans une affaire récente concernant un accident entre deux bus, où plusieurs voyageurs ont été blessés, la direction a tout de suite accusé un machiniste. Elle a écarté tous les témoignages de ses collègues, qui évoquaient divers problèmes sur ce bus ; un bus dit hybride (électrique et gas-oil), en expérimentation. Chacun craignait une procédure de licenciement. Finalement, le machiniste a eu cinq jours de mise à pied, la direction ayant choisi de tenir compte de l'émotion que sa décision de licenciement aurait suscitée parmi les agents.

Suite à cette affaire, les délégués du CHSCT ont émis deux avis de danger grave et imminent, mettant en cause les méthodes de management de la direction. Avant cela, un jeune machiniste avait été licencié suite à une simple lettre d'une touriste l'accusant de l'avoir menacée de mort, ce qu'il niait fermement.

Sur d'autres terrains aussi, les pressions de la direction se font également sentir. Ainsi, des chefs n'hésitent pas à appeler des agents pour qu'ils ne se déclarent pas en maladie, mais en congé ou en repos. En cas d'accident du travail, des pressions s'exercent pour limiter le temps des arrêts. C'est ce que la direction appelle un acte managérial, qui consiste à prendre des nouvelles de l'agent. Lorsque les machinistes sont en inaptitude à la conduite, par décision du médecin du travail, la direction fait souvent tout pour leur rendre les journées et le climat de travail les plus pénibles possible.

Par tous ces actes et pressions divers, l'objectif de la direction est d'augmenter le présentéisme, pour compenser sa politique constante de diminution du nombre des travailleurs. Comme cela lui est difficile d'assurer une bonne qualité de services avec des effectifs réduits, les services dits non couverts se multiplient, alors que le nombre des voyageurs est à son maximum à l'approche des fêtes de Noël. Les bus sont pleins à craquer, et les usagers attendent parfois longtemps dans le froid.

Il y aurait nécessité d'embaucher largement, pour améliorer le service aux usagers, mais ce n'est pas la politique de la direction, dont l'objectif est la recherche d'économies. Et tant pis si celle-ci se fait aux dépens des conditions de travail des employés.

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