Wissem, un lycéen sans papiers de 19 ans, a été expulsé mercredi 12 décembre. Menotté comme un gangster, il a été emmené sirènes hurlantes dans une voiture de police vers l'aéroport de Roissy pour y être embarqué vers Tunis. Les policiers ne lui ont même pas laissé la possibilité de retourner chez sa tante, où il vivait, pour prendre quelques affaires.

En France depuis un an et demi, il était inscrit en études de plasturgie dans un lycée du Mans. Jeudi 13 décembre au matin, c'était donc un choc au lycée et en particulier dans sa classe.

La mobilisation s'est organisée et lundi 17 décembre un rassemblement devant la préfecture a réuni plusieurs centaines de personnes, des lycéens, des enseignants, pour soutenir la demande d'un visa afin de permettre le retour de Wissem au Mans.

Soumis depuis de longs mois à une OQTF (obligation de quitter le territoire français), ce jeune vivait sous la menace d'une expulsion et de nombreuses démarches avaient déjà été entreprises par des membres de RESF (Réseau éducation sans frontière) auprès des services de la préfecture pour obtenir un visa de longue durée lui permettant de terminer sa formation. Mais en vain. Il était même assigné à résidence et c'est au cours d'une de ses visites régulières au commissariat qu'il a été embarqué.

Lundi, lors de la manifestation, la secrétaire générale de la préfecture a précisé à la délégation qu'elle refusait d'appuyer toute demande de visa. Cette expulsion rentre, selon elle, tout à fait dans le cadre des consignes concernant les jeunes majeurs, données par Valls, le ministre de l'Intérieur.

Les ministres passent mais la politique anti-immigrés reste.