Groupe Renault : Débrayages contre l'accord de compétitivité Flins (Yvelines)19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Renault : Débrayages contre l'accord de compétitivité Flins (Yvelines)

Le 12 décembre, dans les usines du groupe, des débrayages ont eu lieu. La troisième réunion organisée par la direction de Renault avec les organisations syndicales, au sujet d'un « accord de compétitivité » que les patrons voudraient imposer, venait d'avoir lieu. À l'usine de Flins, 900 travailleurs ont débrayé à l'appel principalement de la CGT et aussi de la CFDT. Ils ont manifesté dans l'usine et se sont retrouvés dans des rassemblements. À Douai, à MCA Maubeuge, à Cléon, etc., des centaines de travailleurs ont également débrayé.

Dans le contexte de baisse des ventes de voitures, Renault voudrait, pour protéger ses profits, faire payer la crise aux travailleurs, et à eux seuls.

C'est le but du plan dit de « compétitivité » que Renault entend faire accepter aux salariés.

La direction du groupe voudrait faire de la mobilité inter-établissements une règle pour tous les travailleurs. Cela lui permettrait à la fois de réduire son budget intérim et d'économiser les dépenses liées au chômage partiel. Que les ouvriers intérimaires perdent leur travail, ce n'est pas son problème. Que cela crée encore plus de chômage, cela ne l'est pas davantage. Les dirigeants souhaiteraient faire des salariés des diverses usines des travailleurs itinérants, se rendant d'un site à l'autre en fonction des besoins de la production. Les difficultés que cela générerait pour les salariés concernés, en termes de conditions de vie nomades, d'éloignement du domicile, de temps de transport à rallonge, de désorganisation de la vie familiale, n'entrent pas en ligne de compte. C'est sur ce sujet que se cristallise le mécontentement d'une majorité d'entre eux.

Et, non contente de tenter d'en faire des pigeons voyageurs, la direction de Renault voudrait plumer les travailleurs, en leur prenant les heures accumulées dans différents compteurs de temps. Suite au passage aux 35 heures et aux différents accords sur la réduction du temps de travail, les travailleurs capitalisent des heures non payées. Une partie d'entre elles permettent de poser une ou plusieurs journées de congé, en fonction des besoins de chacun. Même si ces jours de congé sont souvent refusés sous prétexte de manque de personnel, c'est l'un des avantages que les travailleurs ne veulent pas perdre. Pour les plus anciens, cela permet d'accumuler des jours pour pouvoir partir plus tôt, parfois de quelques mois, en retraite. À l'usine de Flins, près de mille travailleurs ont cumulé 60 jours, voire plus, dans ces compteurs. Et ces heures leur appartiennent.

Ce sont ces heures-là, ces jours-là que la direction de Renault voudrait récupérer pour en disposer à sa guise, au gré des aléas de production. Elle envisage de les solder avant fin 2016.

Eh bien, une grande partie de ceux à qui le patron bloque les salaires, supprime les postes, tente d'imposer une flexibilité inter-sites, et en plus vole des congés, ne sont pas d'accord. Dans les ateliers de l'usine de Flins, les discussions animées le montraient. Et, après avoir signé nombreux une pétition, ils l'ont dit en débrayant et en manifestant. Deux assemblées générales de plus de 350 travailleurs chacune ont eu lieu. Tous ceux qui y ont participé étaient contents de se retrouver et de marquer le coup face à Renault, tout en ayant conscience que deux heures de grève ne suffiront pas à faire reculer la direction, à Flins comme ailleurs.

Au lendemain de la journée du 12 décembre, les discussions reprenaient dans les ateliers. Et l'idée de se retrouver une nouvelle fois tous ensemble le 10 janvier, juste après la prochaine rencontre entre la direction et les organisations syndicales, fait son chemin.

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