Le petit immeuble du 19e arrondissement de Paris dans lequel je vis vient de recevoir la taxe communale de balayage pour 2012 : elle a augmenté de 74 % sur 2011, passant de 190 euros à 331 euros ! Cette taxe, qui dépend de la largeur de l'immeuble et donc de la surface correspondante de rue à nettoyer, est répartie à travers les charges sur les propriétaires et, pour ceux qui louent des appartements, sur les locataires : c'est-à-dire sur trois foyers dans notre cas.

En cherchant à comprendre la raison de cette augmentation brutale, j'ai compris que c'était l'effet d'une délibération du Conseil de Paris, qui a unifié en une seule catégorie toutes les rues de Paris, qui étaient auparavant classées en huit catégories. Et, bien entendu, cette unification a été faite à la hausse, toutes les catégories étant alignées à présent sur celle qui avait le taux le plus élevé. Notre rue est passée de la catégorie 4 à la catégorie 1. Mais il y a pire : les rues qui étaient avant en catégorie 8 subissent une augmentation de 688 %, passant de 1,17 euro le m² à 9,22 euros le m².

En réponse à un courrier de protestation, la mairie PS nous explique qu'il y avait des injustices dans le classement des rues et qu'il fallait unifier le système. Mais si la taxe a été unifiée, par contre ce n'est pas du tout le cas de l'entretien que le service de nettoiement, en sous-effectif, peut fournir. Et, bien sûr, ce sont les rues ordinaires des quartiers populaires qui sont négligées.

Dans notre rue, l'asphalte est tellement usé qu'il laisse place aux pavés entre lesquels l'herbe pousse et le balayage ne s'est absolument pas amélioré : il a lieu comme avant environ une fois toutes les deux semaines, alors que les riches avenues sont entretenues tous les jours.