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Venezuela : Chavez désigne un successeur
Bien qu'il ait dit pendant la dernière campagne présidentielle, en octobre dernier, qu'il était remis de son cancer, le président du Venezuela Hugo Chavez est retourné à Cuba le 8 décembre pour y subir une nouvelle opération. Avant de partir, il a laissé les rênes de la présidence à son vice-président, Nicolas Maduro, également ministre des Affaires étrangères depuis 2006.
Chavez est intervenu à la télévision, en embrassant un crucifix et en admettant pour la première fois publiquement qu'il pourrait abandonner la présidence de la République du fait de sa maladie. Dans ce cas, son vice-président assumerait l'intérim jusqu'à une nouvelle élection. Chavez a invité ses électeurs à voter pour Maduro, désigné ainsi comme son dauphin.
Cet ancien chauffeur de bus et syndicaliste fut membre du mouvement de Chavez, le MB-200, il y a vingt ans, quand Chavez et un groupe d'officiers avaient échoué en 1992 à renverser par la force le régime du social-démocrate Pérez. Maduro anima alors la campagne pour obtenir la mise en liberté de Chavez, emprisonné après le putsch. Il fut ensuite élu député du Mouvement bolivarien, puis président du Congrès. En tant que ministre des Affaires étrangères, il est associé depuis six ans à la politique internationale du régime. Il a participé notamment à l'établissement de liens avec la Russie et la Chine, mais aussi l'Iran et la Syrie, afin de contrebalancer l'influence des États-Unis.
Il n'est pas sûr cependant que le choix fait par Chavez fasse l'unanimité au sein du parti bolivarien, traversé par des courants opposés. Maduro est présenté comme un modéré capable d'y maintenir l'unité. Mais si l'hypothèse du retrait de Chavez devenait réalité, Maduro pourrait trouver sur sa route bien d'autres candidats à la succession, à commencer par le frère aîné de Chavez, Adan, qui avait déclaré il y a peu que « la voie électorale n'est pas la seule voie pour parvenir au pouvoir ». Il y a aussi Diosdado Cabello, actuel président de l'Assemblée nationale et l'un des plus puissants représentants de la « boli-bourgeoisie », ces nouveaux riches issus des rangs du chavisme. On parle aussi de l'ex-vice-président Elias Jaua, qui doit s'opposer dans quelques jours à l'ancien candidat de la droite, Capriles, pour tenter de lui reprendre le poste de gouverneur de l'État du Miranda. Bref, les candidats ne manquent pas. Mais le plus important n'est pas là. Pour le futur, les quelques réformes sociales de Chavez, ses concessions faites aux revendications des classes populaires doivent demeurer. Et ce n'est que par leur mobilisation que les classes populaires vénézuéliennes pourront imposer leurs exigences et les garantir. Et cela, quel que soit le successeur de Chavez.