Contrat de génération : Prends l'oseille et embauche... ou pas19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrat de génération : Prends l'oseille et embauche... ou pas

Le gouvernement a présenté mercredi 12 décembre le projet de loi instituant le « contrat de génération », mesure présentée par Hollande durant sa campagne électorale comme devant inciter les patrons à embaucher des jeunes et à maintenir l'emploi des travailleurs plus âgés.

L'objectif affiché par le gouvernement est l'embauche de 500 000 jeunes en cinq ans, soit 100 000 par an, objectif bien limité. Ces contrats de génération seront donc surtout, et une nouvelle fois, l'occasion d'aider les patrons sous prétexte d'embauche ou de maintien de l'emploi. Ainsi, dans les entreprises de moins de 300 salariés, un patron qui embaucherait en CDI un jeune de moins de 26 ans, tout en conservant l'emploi d'un ancien jusqu'à sa retraite, bénéficierait de 4 000 euros de réduction de cotisations sociales par an.

Comment financer ce projet, qui devrait coûter à l'État 180 millions d'euros en 2013, puis environ un milliard d'euros par an ? Durant sa campagne, Hollande avait annoncé que les contrats de génération seraient financés en limitant les baisses de cotisations sociales des entreprises.

Il n'est plus question de cela aujourd'hui. Le gouvernement a choisi de prendre dans la poche des salariés plutôt que dans celle des patrons, via le projet de Modernisation de l'action publique.

Quant à l'efficacité de ce contrat de génération pour enrayer le chômage, elle sera équivalente à celle des contrats précédents du même genre, à savoir nulle. Les patrons qui ont besoin d'embaucher profiteront de l'aubaine pour toucher la prime, et les autres continueront à exploiter des jeunes en utilisant l'intérim et les CDD, en jouant à fond sur la flexibilité que leur permet la crise.

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