Smic : Ce n'est pas la formule qui compte, c'est le montant19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Smic : Ce n'est pas la formule qui compte, c'est le montant

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a annoncé un nouveau mode de calcul pour la revalorisation automatique du smic à partir de 2014. Il s'agirait de mieux garantir le pouvoir d'achat des salariés dont les rémunérations sont les plus faibles. Si telle était réellement l'ambition du gouvernement, on se demande alors pourquoi il n'a augmenté que de 0,3 % ce smic au 1er janvier 2013 -- et de 2,3% pour l'année 2012 --, ce qui est parfaitement dérisoire. Il aurait eu là une bonne occasion de compenser les « six années de revalorisation a minima » qu'il dénonce.

Actuellement, le smic est augmenté automatiquement au 1er janvier d'un pourcentage égal à celui de l'inflation, auquel on ajoute la moitié de la croissance du salaire horaire de base des ouvriers.

Avec la réforme prévue, ce ne serait plus la hausse des prix pour « les ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé », selon la formule actuelle, qui serait prise en compte. La revalorisation serait basée sur l'inflation pour les 20 % de ménages aux plus bas revenus. Les limites de ce nouveau mode de calcul sautent aux yeux quand on sait qu'en 2011, selon les indices de l'Insee, les prix n'auraient augmenté que de 2,2 % pour les ménages aux ressources les plus faibles. Un pourcentage qui est toujours en dessous de la réalité.

L'autre changement consisterait à ajouter à l'inflation la moitié de la croissance du salaire horaire de base des ouvriers et des employés, au lieu de celui des seuls ouvriers. Comme l'une n'est pas plus élevée que l'autre, il est clair que ce n'est pas cela qui améliorera les revalorisations.

En fait, l'annonce d'une nouvelle formule du smic est surtout un rideau de fumée. L'écart va continuer à se creuser entre les revenus des travailleurs et la paye dont ils auraient besoin pour vivre.

Face à cette situation qui devient dramatique pour bien des familles ouvrières, la seule solution serait d'imposer une augmentation générale des salaires, et leur indexation sur les prix réels, contrôlés par les familles ouvrières elles-mêmes. Alors que de plus en plus de ménages populaires plongent dans la misère, c'est une exigence vitale à mettre en tête des revendications.

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