Dépôt de bus des Lilas (Seine-Saint-Denis) : Une journée de grève réussie19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dépôt de bus des Lilas (Seine-Saint-Denis) : Une journée de grève réussie

Les syndicats du dépôt des Lilas avaient appelé unanimement à une journée de grève le lundi 17 décembre. Environ 30 % des machinistes travaillant ce jour-là se sont mis en grève pour protester contre la dégradation des conditions de travail. Une mobilisation importante, que l'on n'avait pas vue depuis les grèves contre la réforme des retraites en 2010.

Depuis plusieurs années, les réductions d'effectifs ont des conséquences dans tous les domaines. Dans les ateliers, le nombre d'ouvriers a été divisé par deux en dix-quinze ans. Le résultat c'est que les bus ne peuvent plus être réparés en temps et en heure, alors qu'ils sont utilisés parfois 20 heures sur 24. Dernièrement, des bus ont ainsi pris feu. Des panneaux latéraux sont tombés alors que les bus roulaient. Sur certains, l'usure des planchers permet presque de voir l'extérieur. Il n'y a pas d'ampoules pour changer les feux stop et les feux de gabarit. Mais le directeur se veut rassurant en expliquant que le dépôt payera en cas d'amendes.

Sur certaines lignes, le nombre de bus a été augmenté sans qu'il y ait eu en contrepartie le nombre de machinistes nécessaires. Alors le sous-effectif est de plus en plus criant. Les temps impartis pour faire les rotations étant toujours sous-estimés, les machinistes sont obligés de finir tous les jours avec du retard. Les agents sont aussi sollicités pour travailler sur leurs repos.

Quant à la régulation des bus, elle a été centralisée au dépôt et le nombre de lignes à gérer par chaque régulateur a été augmenté. Le résultat est catastrophique. Le manque d'effectif se traduit par des problèmes de régulation à n'en plus finir.

Tout cela explique le ras-le-bol et le succès de la journée de grève du 17 décembre. Ce jour-là, les grévistes se sont retrouvés en assemblée générale. Le directeur a tenté de faire passer ses promesses de remettre à plat les temps de parcours. Mais personne ne croit à ses discours, car le problème est le sous-effectif. Et ça, c'est la politique générale de la direction de la RATP, qui cherche à faire des gains de productivité.

Les grévistes ne voulaient pas en rester là. Ils ont voté un appel à se rendre au siège à Bercy le 16 janvier 2013, lors d'une réunion de la direction avec les syndicats (CDEP), pour réclamer des embauches.

Ce n'est évidemment pas dans un seul dépôt que les grévistes peuvent faire reculer la direction de la RATP mais, avec cette grève, ils ont montré leur ras-le-bol et leur capacité à se mobiliser. Une démonstration pour se préparer à la suite.

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