Carambouilles financières internationales : Le Libor, un cas d'école19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Carambouilles financières internationales : Le Libor, un cas d'école

UBS, l'Union des banques suisses, l'un des tout premiers groupes financiers mondiaux, serait sur le point de payer 1,24 milliard d'euros d'amende aux autorités britanniques pour se dégager de l'affaire dite du Libor.

Cette dernière avait consisté, entre 2005 et 2010, en une entente entre grands groupes financiers pour fausser le Libor, un indice de référence sur lequel sont appuyées de nombreuses transactions financières. Or ce sont les grandes banques qui établissent le Libor, en déclarant à quel taux elles se prêtent mutuellement des fonds au jour le jour, et ce sont elles qui se servent du taux ainsi établi pour calculer celui auquel elles prêtent des capitaux. Vu les sommes mises en jeu, un écart de quelques centièmes suffisait à produire des millions de dollars de profits.

Les autorités de contrôle ont fini par découvrir le pot aux roses, et les banques en question commencent, les unes après les autres, à verser de grosses sommes pour faire cesser les poursuites. Le montant des amendes est malgré tout à comparer avec les sommes en jeu dans les affaires d'une banque de la taille d'UBS. Cette dernière a été capable de perdre deux milliards d'euros sur un coup de poker raté d'un de ses traders. Mieux encore, lors de la panique de 2008, UBS a été renflouée de plusieurs dizaines de milliards d'euros par la banque publique suisse et de presque autant par le gouvernement américain. Et malgré, dit-elle, une situation difficile, elle détient encore quarante milliards de fonds propres. La « situation difficile » en question lui aura surtout servi à supprimer 10 000 emplois de par le monde.

USB n'est pas un cas unique et de nombreuses grandes banques internationales, à l'instar de la Société générale, ont été concernées par le scandale du Libor, sans que les soi-disant organismes de contrôle, les banques centrales et les gouvernements, interviennent.

Tout cela ne serait que répugnant si, et c'est bien le plus grave, les factures n'étaient au bout du compte toujours payées par les mêmes, les travailleurs.

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