Aéroport de Roissy : Le jeux de piste de la sous-traitance19/12/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/12/une2316.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : Le jeux de piste de la sous-traitance

Pour faire voler des avions, il faut des pilotes. Mais il faut aussi amener le carburant, guider les passagers, les amener à l'avion, faire suivre leurs bagages ou, pour les avions cargos, mettre le fret en soute, etc. À Roissy aéroport Charles-de-Gaulle, toutes ces activités sont systématiquement découpées et sous-traitées.

Il y a des années, pour les avions d'Air France, c'étaient essentiellement des agents Air France qui apportaient les bagages ou le fret. Depuis, on trouve aussi des sous-traitants. Une kyrielle de sociétés différentes, formellement indépendantes, ont été créées. Dans certains cas, elles sont plus ou moins spécialisées par terminal : par exemple Aéro Piste au A, Bravo Piste au B, Charlie Piste au C, etc. Leur indépendance n'est que de façade puisqu'elles dépendaient toutes de VE Airport, membre du groupe Transdev, lui-même filiale de Veolia.

Aujourd'hui, Transdev se dégage du secteur et ces sociétés sont revendues les unes après les autres. Que devient le personnel ? En majorité il doit suivre, avec des contrats de travail au rabais. Certes, la loi interdit de toucher au contrat de travail dans le cas d'un « transfert d'activité ». Mais, pour contourner la loi, les patrons disent qu'il s'agit d'attribuer des « marchés » et que de ce fait il n'y a pas de transfert d'activité. Le tour est joué ! Heureusement, les salariés réagissent. Lundi 26 novembre par exemple, les travailleurs d'Aéro Piste (repris par Europ Handling), ont débrayé, déclenchant la colère de la direction d'Air France, qui n'avait pas son fret au moment de faire décoller les avions !

Ces salariés d'Aéro Piste travaillaient à 60 % pour Air France et 40 % pour d'autres compagnies. On veut dorénavant les scinder, ce qu'ils refusent. Ils veulent rester ensemble, d'une manière ou d'une autre. Après tout, le travail n'a pas changé, ils continueront à utiliser les mêmes chariots et les mêmes carrousels qu'avant, seuls les bleus changeraient... et les conditions (en pire) ! Autant refuser d'être séparés.

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