Le projet de « TVA sociale » : Prendre aux plus pauvres pour donner aux capitalistes13/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2267.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le projet de « TVA sociale » : Prendre aux plus pauvres pour donner aux capitalistes

Le mot est lancé. Et même si ni Sarkozy lui-même ni ses porte-parole ne se répandent en déclarations sur le sujet, le projet de « TVA sociale » continue à faire son chemin.

Pour laisser croire qu'un vrai débat de fond existerait dans les milieux gouvernementaux, on a entendu le ministre de l'Agriculture, pourtant « défenseur de l'allégement des charges qui pèsent sur le travail » se dire « réservé sur un transfert massif de charges sur le taux de TVA, car cela pèserait sur la consommation et donc le moteur économique du pays ».

Car il s'agit, dans ce projet, de faire baisser une fois de plus le coût du travail pour les capitalistes. Il est question de supprimer les cotisations patronales dédiées à la branche « famille » de la Sécurité sociale et de compenser ces quelque 30 milliards par an de manque à gagner par une hausse de quelques points de TVA sur les achats de biens et de services. Les consommateurs dans leur ensemble paieraient donc pour exonérer les patrons, et surtout les plus gros, d'une cotisation due à la Sécurité sociale.

La TVA est bien l'impôt le plus injuste qui soit puisqu'elle touche riches ou pauvres, au même pourcentage. Dans le budget des 10 % les plus pauvres, la TVA représente 11,5 % mais seulement 5,2 % dans celui des 10 % les plus riches.

Ce nouveau cadeau aux capitalistes, qui se lamentent constamment du coût du travail, viendrait s'ajouter à toutes les exonérations dont bénéficient déjà les entreprises, et notamment à l'exonération totale des cotisations patronales sur les salaires au niveau du smic, laquelle décroît jusqu'à 1,6 smic (un peu plus de 1 750 euros net par mois pour un temps complet).

Les arguments avancés par Sarkozy pour justifier cette « réforme », comme la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises ou éviter les délocalisations, sont indigents. Qui pourrait forcer les capitalistes à répercuter la baisse de leurs taxes sur les prix et qui les empêcherait de délocaliser s'ils y voient leur intérêt ?

Comme toutes les autres exonérations, celle-ci se traduira en profits patronaux par mois supplémentaires, alors que le monde du travail, en tant que salariés comme en tant que consommateurs, en fera les frais.

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