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- Lutte ouvrière n°2267
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Dans les entreprises
Alstom -- Belfort : Riposte face à l'arbitraire
À l'Alstom de Belfort, dans l'atelier Habillage de la traction, le secteur du ferroviaire, une semaine avant la fermeture de fin d'année, un monteur, Salah, trente ans d'ancienneté, très apprécié pour sa gentillesse et son professionnalisme, a été poussé à bout par un petit chef qui, et ce n'était pas la première fois, l'a traité cette fois de « bon à rien ». Il s'est énervé et aurait un peu bousculé ce chef. Dès le lendemain matin à l'entrée, deux membres de la direction renvoyaient Salah, en mise à pied conservatoire.
Les travailleurs du secteur ont voulu immédiatement réagir, prenant fait et cause pour Salah, craignant son licenciement alors que la direction, déjà alertée précédemment par des comportements de harcèlement de ce chef qui fait l'unanimité contre lui parmi les ouvriers, n'avait rien fait.
En une journée, la pétition de soutien au monteur menacé recueillait 180 signatures et le débrayage appelé par les syndicats rassemblait la quasi-totalité des travailleurs des ateliers de tout le secteur. Et cela malgré la tentative de la DRH de désamorcer la colère, en disant aux délégués syndicaux que Salah ne serait pas licencié. Face aux travailleurs très remontés, cette dame ne voulait pas répéter publiquement sa promesse de la veille, en disant aussi : « On ne peut pas accepter ce genre d'attitude. » Plusieurs travailleurs ne se sont alors pas privés d'intervenir contre l'attitude... du chef !
Finalement, Salah a écopé de deux jours de mise à pied. La solidarité se manifeste maintenant par la collecte qui est faite parmi les ouvriers. Pour tous, dans une situation où ce sont des pressions incessantes pour produire plus et plus vite, l'arbitraire de la direction a été mis en échec. Et cela, c'est bon pour le moral.