Patrons et gouvernement ressassent en boucle que les travailleurs doivent accepter des sacrifices pour permettre aux entreprises d'être compétitives, ce qui leur permettrait de sauver les emplois. Mais contrairement à ce qu'ils voudraient faire croire, les grosses entreprises, elles, se portent très bien, ce qui n'est pas le cas pour le niveau de vie des travailleurs.

Les entreprises du CAC 40, c'est-à-dire les quarante principales sociétés du pays cotées en Bourse, vont verser 37,4 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires pour l'année 2011, presque autant que l'année précédente. Ces dividendes représentent environ 40 % des bénéfices, qui se sont eux aussi maintenus au même niveau, 86 milliards d'euros contre 87 en 2010. Parmi les groupes qui vont soigner leurs actionnaires, Total arrive en tête avec 5,38 milliards, suivi de France Télécom, Sanofi, GDF-Suez, EDF, etc. On voit où passe l'argent obtenu en pressurant la population par les hausses de prix de l'essence, du gaz, de l'électricité : dans les poches des actionnaires !

Ces milliards s'ajoutent à ceux accumulés les années précédentes, ne servant qu'à gonfler le matelas sur lequel se prélassent une minorité de parasites. Loin d'être employé pour développer l'économie et encore moins créer des emplois, cet argent est totalement improductif. Il ne sert à ses propriétaires qu'à gagner encore plus au travers de la spéculation financière.