L'entreprise ANF Immobilier gère dans le centre-ville de Marseille de nombreux immeubles de type haussmannien situés dans le périmètre de la rue de la République. Cette entreprise doit aussi livrer quelques milliers de mètres carrés de bureaux de haut standing. Alors elle veut se débarrasser des gêneurs qui pourraient l'empêcher de faire ses affaires en paix, en particulier les vieux locataires dont certains bénéficient encore de baux « loi 1948 », assez avantageux pour eux.

Une vieille dame de 80 ans qui tenait à rester dans son appartement, situé dans le quartier République-Sadi-Carnot, a fait les frais de cette politique, risquant de périr d'intoxication aux gaz brûlés. Vers la mi-décembre, le donneur d'ordre, ANF, a fait murer un puits de lumière dans cet immeuble, arrachant en même temps le tuyau d'évacuation des gaz brûlés. Dès le 16 décembre cette dame a eu des palpitations et des maux de tête.

À la demande d'explication de la locataire ANF Immobilier n'a pas jugé utile de répondre. Mais dans la soirée du 20 décembre ces maux étaient si intenses qu'elle alerta le SAMU. Les marins-pompiers arrivés rapidement ont détecté des gaz brûlés dans tout l'appartement, et ont évacué la locataire sur l'hôpital. Depuis, cette dame passe ses nuits à l'hôtel ou chez ses proches et la journée chez elle, sans chauffage ni eau chaude car le système d'évacuation des gaz n'a pas été rétabli.

Dans cet immeuble il ne reste que quatre dames âgées de 80 à 94 ans qui ne veulent pas partir. Dans d'autres immeubles de ce périmètre, les moyens les plus cavaliers sont utilisés aux dépens des locataires : ravalement d'urgence, échafaudage avec vue plongeante sur le quotidien des habitants, marteaux-piqueurs en continu, sablage intensif, etc., ce qui est un moyen de pression sur les locataires.

Cette société immobilière ne veut pas faire de sentiments surtout avec des personnes âgés ce qui ne l'empêche pas de se vanter dans ses publicités d'être un acteur important du développement durable : un comble !