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- Lutte ouvrière n°2267
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Leur société
Marseille : Harcèlement contre les familles Roms
Lundi 9 janvier, des dizaines de familles Roms étaient délogées par les CRS d'un collège désaffecté du quartier de La Rose à Marseille. Ils venaient à peine de s'installer dans ce collège dangereux, plein d'amiante et à la cour jonchée de détritus et de gravats, après avoir été déjà chassés du trottoir de la rue Félix-Zoccola près du marché aux Puces.
Le 1er janvier, des familles installées près du centre commercial Grand Littoral avaient déjà été expulsées par des CRS venus en nombre, avec pas moins de six cars pour déloger ces familles démunies. D'autres qui avaient trouvé un havre sur le trottoir et y avaient installé des caravanes ou des abris de planches et de tôles et quelques réchauds à gaz permettant de faire cuire un repas, déjà chassées début décembre et à nouveau expulsées le 3 janvier, étaient revenues.
L'AMPIL (Association méditerranéenne pour l'insertion par le logement) qui essaie d'aider ces familles venues de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, remarquait :« Pour la plupart, ce sont des gens que l'on suit depuis trois ans. On ne peut que comprendre leur colère. On avait réussi à faire scolariser des enfants dans une école située à proximité du camp. Maintenant, tout le processus est cassé. »
C'est à la demande du président PS de MPM (la communauté de communes Marseille-Provence-Métropole) que la justice avait donné l'ordre d'expulsion de la rue Félix-Zoccola. Mais ni la Mairie, ni le Département ou la Région, ni l'État, ni aucun service public ne fournit des locaux pour s'installer : c'est de la non-assistance à personnes en danger. Dans une grande ville où abondent les bâtiments désaffectés, des familles entières sont ainsi harcelées et pourchassées au lieu de leur proposer des lieux d'installation en bon état, ce qui serait la moindre des choses. Et ce serait certainement bien moins coûteux que d'autres dépenses de prestige et bien moins urgentes.