Sous des dehors de ne pas y toucher, Sarkozy accumule les projets de « réformes » à mener de toute urgence, avant l'élection. À Mulhouse, le 10 janvier, c'est dans ses voeux « à la France entière » qu'il a affirmé son intention de mettre en place une taxation des transactions financières, connue depuis des décennies sous le nom de « taxe Tobin ».

À l'époque, l'économiste américain Tobin prétendait empêcher la croissance de la spéculation monétaire en instaurant, sur les revenus de celle-ci, un impôt infinitésimal. Idée reprise par des altermondialistes, mais aussi par des politiciens de droite comme du Parti socialiste, le grand serpent de mer ne risque pas de ponctionner gravement les délirants profits réalisés chaque seconde par le capital financier, ni de les dissuader de dégager des « liquidités » en licenciant pour spéculer. On est donc bien loin de pouvoir « moraliser le capitalisme », comme l'a déclaré Valérie Pécresse, grâce à une mini-taxe qui ferait des miracles, quand bien même Sarkozy déciderait de faire voter cette taxe par le Parlement français, seul.

Quant à « moraliser le capitalisme », ce système social prédateur dont la logique est le profit, c'est à peu près aussi contradictoire que lorsque Sarkozy se prétendait le président du pouvoir d'achat...