Circulaire Guéant : Une politique imbécile et odieuse13/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2267.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Circulaire Guéant : Une politique imbécile et odieuse

Un jeune architecte, originaire de l'Équateur, est menacé d'expulsion. Après des études d'ingénieur et d'architecture à Lyon, d'abord embauché en CDD, il s'est vu proposer un CDI par son entreprise mais la préfecture de Paris lui a refusé une autorisation de travail. Or depuis 2010, il est chef de projet de deux grands chantiers urbains, l'un à Bordeaux et l'autre à Lyon, dont une première tranche doit être livrée en 2013. Son employeur est furieux, le vice-président de la communauté urbaine et le président du Grand Lyon ont protesté auprès des préfets de Lyon et de Paris.

C'est une des absurdités dues à la circulaire Guéant envoyée aux préfets en mai 2011, qui a déjà fait pas mal de vagues parmi les étudiants étrangers diplômés des universités ou des grandes écoles françaises. Devant cette agitation, Guéant a simplement proposé, le 4 janvier, des instructions complémentaires préconisant un peu plus de souplesse pour les visas de travail quand il s'agit de « diplômés étrangers hautement qualifiés », de niveau au moins égal à Bac + 5. Et d'inviter les préfets à veiller à ce que « la nécessaire maîtrise de l'immigration professionnelle ne se fasse pas au détriment de l'attractivité du système d'enseignement supérieur ni des besoins de certaines de nos entreprises. »

Guéant n'avait sans doute pas prévu qu'en plus de la colère des étudiants, il aurait droit au mécontentement de certains présidents d'université pour qui, de plus, le taux d'accueil d'étudiants étrangers est un critère de financement, et à la grogne de certains patrons. Il essaie de se rattraper par des instructions visant à l'examen des situations au cas par cas et sur des critères flous, que des associations d'étudiants contestent déjà, au lieu du retrait pur et simple.

Laurent Wauquiez, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a déclaré en décembre dernier à propos de cette circulaire : « On s'est plantés, il faut le dire clairement. » Mais apparemment, ce n'était qu'un bref éclair de lucidité.

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