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- Lutte ouvrière n°2267
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Nathalie Arthaud au Journal du Dimanche : « Face à l'hémorragie d'emplois, il faut mettre un garrot »
« Ce n'est pas un cadeau », a répondu Nathalie Arthaud aux journalistes du Journal du Dimanche qui lui demandaient, le 6 janvier, ce qu'elle pensait du soutien du gouvernement au projet d'une coopérative ouvrière pour la reprise de la compagnie SeaFrance. « Le gouvernement n'a rien donné aux salariés, il leur a juste proposé de se débrouiller par eux-mêmes en leur demandant de mettre toutes leurs indemnités de licenciement en commun pour renflouer une entreprise que la SNCF -- propriétaire de SeaFrance -- elle-même ne veut pas renflouer », a-t-elle poursuivi. « Quant aux coopératives ouvrières, en tant que communiste révolutionnaire, je crois en effet que les travailleurs géreraient bien mieux une entreprise et même toute la société que ne le font les dirigeants capitalistes. Mais il ne s'agit pas de reprendre les entreprises qui ont fait faillite et dont les capitalistes ne veulent plus. Ne laissons pas uniquement aux ouvriers les « canards boiteux ». Les travailleurs doivent être en mesure de contrôler l'ensemble des entreprises. Pour cela il faut exproprier toute la classe capitaliste. »
De même, au sujet de la TVA sociale proposée par Sarkozy, Nathalie Arthaud a observé : « La TVA est l'impôt le plus injuste qui soit et qui frappe durement les travailleurs les plus pauvres. Quand on l'augmente on leur fait les poches. C'est une grossière escroquerie de parler de TVA sociale. Il s'agit uniquement d'un cadeau au patronat. Tout le reste, les liens de compétitivité qu'on pourrait en attendre, etc., c'est du baratin. Pendant ce temps-là, le chômage augmente. Et même pendant la crise, les patrons du CAC 40 trouvent toujours autant à verser aux actionnaires, avec 37 milliards en 2011. »
Alors, récupérer ces dividendes des actionnaires du CAC 40, a dit Nathalie, « ce serait une mesure de bon sens. Prendre leurs dividendes ne les empêcherait pas de vivre. Face à l'hémorragie de licenciements, de fermetures d'entreprises, de suppressions d'emplois, il faut mettre un garrot. L'interdiction des licenciements est notre premier objectif. Les salariés sont aujourd'hui une variable d'ajustement, alors que ce devrait être les profits. »
(Interview sur www.lejdd.fr)