Grèce : Troïka et gouvernement reviennent à la charge13/01/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/01/une2267.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Troïka et gouvernement reviennent à la charge

La pression s'exerce en continu sur la Grèce, mais les envoyés de la Troïka (FMI, Banque centrale européenne et représentants de l'Union européenne), devant revenir le 16 janvier, le gouvernement de Papademos, soutenu par le Parti socialiste (Pasok), la Nouvelle démocratie (droite) et le Laos (extrême droite), veut obtenir un consensus des partenaires sociaux pour de nouvelles mesures d'austérité.

La suppression des treizième et quatorzième mois de salaires dans le public, la baisse de ces salaires et de toutes sortes de primes ont considérablement amputé le niveau de vie des salariés. Certains auraient même vu leurs revenus amputés des deux tiers. La Troïka réclame, pour le privé, depuis plusieurs mois, la suppression du salaire minimum, la fin de ce qui reste des conventions collectives, la suppression ou l'amputation des treizième et quatorzième mois.

Certes, cela fait longtemps que les employeurs du privé ne se gênent pas pour bafouer la loi et embaucher des travailleurs précaires, souvent à temps partiel, à des salaires très bas. Mais officiellement, il existe un salaire minimum à 750 euros brut, soit environ 600 euros net. Ce que réclame la Troïka serait encore un pas de plus dans l'appauvrissement général de la population. À cela devra s'ajouter, entre autres, la réduction des retraites complémentaires.

La Confédération syndicale du privé (GSEE) a refusé toute négociation sur ces mesures et propose une journée de grève le 17 janvier, dans la région d'Athènes, et une série d'actions syndicales. La Confédération patronale (SEV) dit ne pas vouloir la suppression du salaire minimum mais tout de même une baisse du coût du travail « pour augmenter la compétitivité et l'emploi », refrain connu de tous les patrons, mais encore plus dérisoire et scandaleux vu l'état de délabrement du pays.

Quant au gouvernement, devant si peu « d'unité » nationale pour accepter ces nouveaux sacrifices, il envisagerait, selon la presse, de faire passer, de son propre chef, la suspension de l'obligation pour les entreprises de verser une petite augmentation salariale ; il voudrait aussi incorporer la moitié des treizième et quatorzième mois dans le salaire de base, ce qui revient à en supprimer un. Quant aux 150 000 suppressions de postes dans le public programmées entre 2010 et 2015, le ministre de la Réforme administrative a promis au FMI qu'il en viendrait bien à bout puisque 90 000 employés ont déjà « quitté » leurs postes en deux ans !

On compte effectivement 900 000 chômeurs officiels en Grèce. Le taux est en réalité sans doute supérieur à 20 % de la population active. Et d'après les statistiques officielles, plus de trois millions de Grecs, le quart de la population, vivent en-dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec des revenus annuels inférieurs à 7 178 euros par personne. Et c'est ce seuil que la Troïka voudrait encore abaisser !

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