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Leur société
Livret A : Le gouvernement fait les poches des épargnants
Le taux de rémunération des livrets A devait normalement être augmenté le 1er février 2012 pour suivre « automatiquement » l'inflation. Comme celle-ci est, d'après les chiffres gouvernementaux, de 2,4 % sur un an, le taux du livret A devrait passer au 1er février de 2,25 % à 2,75 %.
Mais le 6 janvier, le gouverneur de la Banque de France a estimé que cette augmentation ne serait pas justifiée car, d'après lui, l'inflation devrait baisser dans les six mois qui viennent. Donc à l'en croire « cela ne servirait à rien que le taux augmente légèrement pour rebaisser immédiatement après ». Ben voyons !
Il n'en sait évidemment rien, pas plus que les autres soi-disant experts, mais cela ne l'empêche pas de proposer de ne pas verser aux plus modestes les intérêts sur leurs économies auxquels ils ont droit selon ses propres règlements. Car, pour des millions de salariés, le livret A représente bien le principal et le seul moyen d'épargner un peu.
Les dépôts sur le livret A sont d'un peu moins de vingt milliards d'euros par an. Et il est vrai que le livret A reste, en pleine crise financière, un placement relativement sûr et un peu rémunéré, ne serait-ce que parce qu'il est exonéré d'impôts et de prélèvements sociaux. Au total il y a près d'une soixantaine de millions de livrets A avec des dépôts qui se montent à environ 180 milliards d'euros.
D'ailleurs cette manne est suffisamment intéressante pour que les banques privées aient demandé et obtenu, au 1er janvier 2009, le droit de commercialiser des livrets A, ce qui relevait jusque-là d'un monopole de La Poste et des Caisses d'Épargne.
Aujourd'hui, toutes ces banques et établissements ne cracheraient pas sur une petite économie aux dépens des petits épargnants. Pour le gouvernement comme pour les banques, le livret A doit rapporter, mais d'abord à eux.