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Rapport sur la sûreté nucléaire : En avant pour les hausses de tarif EDF
EDF semble vouloir utiliser la catastrophe de Fukushima comme une opportunité, au détriment des consommateurs. Quelques semaines après le désastre au Japon, il était déjà question de revoir la sécurité des centrales nucléaires françaises et évidemment d'engager des dépenses en les répercutant sur les usagers. Maintenant cela se précise.
Le récent rapport de l'ASN, l'autorité de sûreté nucléaire, estime que si les centrales sont relativement sûres dans leur fonctionnement habituel, elles seraient vulnérables en cas d'événements exceptionnels, comme des séismes, des inondations hors normes, des attaques terroristes, etc. Or les centrales n'ont pas été conçues, au départ, pour ce genre de catastrophes et, pour les sécuriser, il faudrait de grosses dépenses qu'EDF évalue à dix milliards d'euros en quelques années, dans des délais que l'ASN n'a pas encore fixés.
En fait, depuis plusieurs années, les directions successives d'EDF réclament de l'État l'autorisation de relever les tarifs de l'électricité. Le précédent patron d'EDF parlait même de 20 % supplémentaires en trois ans. Les dirigeants d'EDF ne cessent de mener campagne en répétant que l'électricité est moins chère en France que dans les pays voisins, grâce au nucléaire, et qu'il faudrait s'aligner plus ou moins sur eux.
Tout est donc bon pour préparer et conditionner l'opinion à un nouveau relèvement des tarifs. Et la sûreté réclamée par l'ASN après Fukushima va dans ce sens.
Les aménagements pour assurer la sûreté sont certainement indispensables. Mais ces 10 milliards sont loin d'être hors de portée d'EDF. Ils ne représentent qu'un supplément aux 40 milliards prévus de toute façon, sur plusieurs années, pour prolonger la durée de vie des centrales jusqu'à 60 ans.
Or EDF ne manque pas d'argent. Chaque année, par exemple, elle verse des dividendes à ses actionnaires, principalement l'État (pour près de 85 %). Cette année, les dividendes seront de 2,13 milliards d'euros. Par ailleurs, rien qu'au premier semestre de 2011, les bénéfices d'EDF se montent à 2,6 milliards d'euros et on s'attend à ce qu'ils aillent en augmentant.
Mais la sécurité dans le nucléaire va visiblement maintenant servir d'argument massue pour les futures hausses des tarifs.