Baisse annoncée du taux du livret A : Un hold-up gouvernemental05/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2101.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse annoncée du taux du livret A : Un hold-up gouvernemental

Selon des informations publiées par le journal La Tribune le 29 octobre, le taux du livret A passerait de 4 à 3,5 voire 3 % au 1er février 2009.

Une formule compliquée prévoit en effet l'ajustement de ce taux deux fois par an, les 15 janvier et 15 juillet, en prenant en compte le taux de l'inflation et de certains prêts entre banques. Et le gouvernement avance sans rire que le prix du pétrole étant en baisse comme celui des matières premières, l'inflation va diminuer et donc le taux du livret A.

C'est purement et simplement un hold-up sur 46 millions de livrets A sur lesquels des millions de retraités, jeunes ou salariés mettent leurs économies dans le seul souci de ne pas perdre trop du fait de l'érosion monétaire. Et ce ne sont pas des fortunes que ces familles y déposent puisque, sur 70 % de ces livrets, les dépôts ne dépassent pas 750 euros.

Ces sommes représentent quand même un beau pactole estimé à 128 milliards d'euros sur lesquels lorgnent toutes les banques, en particulier celles qui, à compter du 1er janvier, pourront proposer des livrets A à leurs clients. Jusqu'à présent seules les Caisses d'Epargne, le Crédit Mutuel et la Banque Postale pouvaient le faire.

Devant les critiques à l'annonce de la baisse du taux du livret A, le porte-parole du gouvernement a fait mine de dire que rien n'était encore décidé. Mais sa collègue, la ministre de l'Economie Christine Lagarde, a, elle, expliqué qu'il ne fallait voir dans la fixation du taux du livret A qu'une « formule mathématique » qui serait appliquée au 1er février. Elle oubliait simplement de dire qu'en janvier 2008, elle avait su oublier cette formule puisque le taux du livret A qui aurait dû « mathématiquement » passer à 3,9 % était alors resté à 3,5 %.

Aujourd'hui le souci du gouvernement n'est pas de préserver l'épargne populaire, mais plutôt les profits des banques et des spéculateurs de tous bords qui, eux, ne demandent pas 3 ou 4 % pour leurs capitaux mais beaucoup plus !

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