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Dans les entreprises
Des milliers d'emplois menacés : Hôpitaux publics en danger !
Le gouvernement mène une offensive générale pour réaliser des milliards d'économies sur le dos des hôpitaux publics. Il le fait à travers les budgets, les schémas régionaux d'organisation sanitaire, qui viennent d'être arrêtés dans toutes les régions, mais aussi via la loi Bachelot et le plan Hôpital 2012. Quel que soit le prétexe invoqué, le résultat est de supprimer massivement des postes et de fermer tout ou partie des services, voire des hôpitaux.
Ainsi, la loi Bachelot sur les hôpitaux, avant même son adoption, est en train de se mettre en place. Au nom de la rationalisation et des « gains de productivité » revendiqués par la ministre, dans toutes les régions des plans de regroupements et fermetures sont en route. Il s'agirait de ne garder qu'un seul véritable hôpital par très gros secteur de trois cents à quatre cents mille habitants. Les autres, s'ils ne sont pas fermés, ne survivraient que pour dispenser des soins élémentaires ou comme maisons de retraite ou de long séjour.
Tous les établissements de proximité sont visés, dont une grande partie des maternités, mais pas seulement. Ainsi sur Paris et une partie de la région parisienne, sur l'ensemble de l'Assistance publique, l'AP-HP, les hôpitaux devraient être regroupés au sein de plus grandes structures administratives (13 pour 38 hôpitaux aujour¬d'hui), avec probablement pour conséquence de nombreuses suppressions d'emplois. Ce contre quoi les syndicats unanimes viennent de s'élever.
Et ce n'est certainement pas le plan de financement Hôpital 2012 qui va améliorer les choses, bien au contraire. Dans ce plan, qui est en fait la reconduction du plan Hôpital 2007, l'État ne met pas un centime. C'est l'assurance-maladie qui doit lui allouer 5 milliards, et la Caisse des dépôts et consignations qui lui accordera... des prêts.
Cet argent doit d'abord servir à accélérer les restructurations et les fermetures. Ainsi pour le plan Hôpital 2007, 65 % des travaux ont concerné de grosses restructurations avec transfert des activités des établissements fermés, et 31 % des restructurations de pavillons, qui peuvent, elles aussi, donner lieu à des fermetures de service. À cette occasion, 10 % des services ont été fermés.
De plus, le plan Hôpital 2012 comme celui de 2007 va allouer une part considérable des financements aux établissements privés, avec en tête le trust la Générale de santé. Le quart des six milliards dépensés, dans le cadre du plan 2007, soit 1,5 milliard, l'a été pour favoriser « la complémentarité public-privé », ce qui signifie en fait favoriser le privé. Dans certains départements, c'est la totalité du financement qui a été affectée aux cliniques privées de la Générale de santé.
Ainsi à Marseille, a éclaté le scandale des allocations du plan Hôpital 2012. 54 millions d'euros devraient être donnés à la Générale de santé pour son nouvel hôpital privé et seulement 10 millions d'euros pour l'en¬semble de tous les établissements de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille, qui rassemble des milliers de personnes.
Le gouvernement espère faire passer ses objectifs de suppressions massives d'emplois dans les hôpitaux publics en tablant sur les départs à la retraite attendus d'ici quatre ou cinq ans. La seule chose que l'on peut espérer est que la colère éclate contre cette politique et se retourne contre les gouvernants. Il est à souhaiter que les initiatives qui apparaissent ici et là prennent de l'ampleur et confluent dans une riposte commune et générale, pour mettre en échec cette politique irresponsable, menée au détriment de toute la population.