Des centaines de milliards pour les banquiers, que le gouvernement veut nous faire rembourser !05/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2101.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des centaines de milliards pour les banquiers, que le gouvernement veut nous faire rembourser !

Plus forts que les alchimistes du Moyen-Âge qui avaient vainement tenté de transformer le plomb en or, Sarkozy et son équipe veulent nous faire croire qu'eux ont réussi à obtenir des milliards d'euros à partir... de rien.

Il y a quelques semaines encore, ils nous répétaient que les caisses de l'État étaient vides, que l'État était au bord de la faillite. On les voit aujourd'hui sortir de leur chapeau des sommes colossales qu'ils distribuent sans compter, pour l'essentiel aux banques et aux institutions financières, sous prétexte d'inciter ces dernières à les redistribuer aux entreprises. Ce que d'ailleurs elles ne font pas.

On pourrait crier au miracle s'il n'y avait, comme dans les tours de passe-passe d'illusionniste, un truc. Une vieille ficelle, pourrait-on dire, utilisée depuis très longtemps par les États pour faire face à leurs échéances. Ils fabriquent de la monnaie, une fausse monnaie en fait, soit en faisant fonctionner la planche à billets, soit - ce qui aboutit au même résultat - en faisant grossir le crédit. Dans les deux cas, on accroît artificiellement la masse monétaire, sans que soient créées des valeurs réelles, des marchandises ou des services, qui auraient augmenté la quantité disponible de biens sur le marché.

Et quand Sarkozy, ses ministres et les pseudo-spécialistes à leur service prétendent que l'opération se fera sans douleur pour la population, quand ils prétendent que l'État va, à coup sûr, bénéficier d'une plus-value qui lui permettra de récupérer plus d'argent qu'il n'en avait avancé, ils mentent, ou au mieux ils n'en savent rien.

Que l'État fasse des raisonnements et des calculs de spéculateur, qu'il gagne ou qu'il perde dans l'opération, l'avenir nous le dira. Mais le pire c'est que son intervention non seulement encourage cette spéculation qui vient de faire les dégâts que l'on sait, mais qu'elle la relance et l'alimente directement. Et cela dès maintenant.

Peu importe en effet que les milliards soient affectés au compte des banques, ou leur servent seulement de garantie. De toute façon, ces banques auront de nouveau à leur disposition des fonds dont elles pourront faire ce qu'elles voudront et qu'elles pourront injecter sans contrôle et sans discernement sur les marchés financiers. Cela leur permettra de poursuivre une activité qui consiste, avant tout, à trouver les placements les plus rentables et le plus rapidement rémunérateurs pour les fonds à leur disposition, sans se soucier de l'utilité de ces placements pour les besoins de la collectivité. La spéculation ainsi stimulée va donc continuer de plus belle.

La population, et plus encore la population laborieuse, subira les conséquences du choix du gouvernement. Car quoi qu'en disent Sarkozy et ses suppôts, il faudra bien payer cette débauche de milliards destinés au système financier, c'est-à-dire à la spéculation. Pour donner aux plus riches, on prendra comme d'habitude sur les moins fortunés, sous forme de taxes, d'impôts, de réduction des services publics.

Mais la création de cette fausse monnaie se traduira, - tous les experts, même ceux qui sont proches du gouvernement, le disent - par l'accélération de l'inflation, autrement dit par une dépréciation de la monnaie, qui aboutira, et qui aboutit déjà, à l'augmentation des prix. Autrement dit, il y aura une baisse du pouvoir d'achat des classes populaires, dans la mesure où, alors que les prix augmentent, les salaires, pensions, retraites, indemnités diverses stagnent, voire régressent. Cette dépréciation de la monnaie peut être plus ou moins rapide. Mais elle peut aussi s'accélérer brutalement, de manière incontrôlable, comme on a pu le voir en d'autres périodes en Europe, et récemment encore dans d'autres pays.

La population laborieuse devra rembourser ainsi de différentes façons les milliards distribués aux capitalistes. C'est ce que prépare ce gouvernement, à moins que l'on réussisse à arracher des mains des capitalistes les manettes d'une économie qu'ils entraînent à la catastrophe. Et c'est bien une urgence.

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