Des travailleurs d'une entreprise métallurgique fabriquant en France des boutons d'ascenseurs pour Otis ont reçu des doses de radiations dépassant si largement les doses admises que l'incident a été classé de niveau 2 par l'Autorité de sûreté nucléaire.

Les éléments métalliques servant de base aux boutons ont en effet été contaminés au cobalt 60. Des centaines de ces boutons contaminés doivent être retirés des ascenseurs où ils ont été installés. Pour finir dans des ascenseurs, la matière première irradiée a fait des milliers de kilomètres et transité par tout un circuit où, en remontant, on finit par perdre sa trace quelque part en Inde.

Quatre sociétés indiennes seraient impliquées dans la fabrication de ces éléments. Les métaux utilisés irradiés proviendraient d'une aciérie. Celle-ci se fournirait elle-même auprès d'un autre établissement de fonderie qui aurait importé de la ferraille de récupération pour la recycler, manifestement sans vérifier s'il ne s'y trouve pas des matériaux radioactifs. La chaîne ne s'arrête pas là mais le chaînon suivant n'a pu être identifié. Ainsi la matière première de la fonderie a bien pu être importée d'Europe ou des États-Unis.

Selon le code éthique d'Otis, l'entreprise respecte « les salariés, les clients, nos fournisseurs, la nature... » Quant à son sous-traitant incriminé, Mafelec, « la maîtrise des normes sécuritaires les plus élevées et les certificats délivrés à Mafelec attestent de l'engagement qualité de l'entreprise ».

Évidemment c'est eux qui le disent. Mais la réalité est différente. Car cette longue chaîne de sous-traitants, qui vise d'abord à abaisser les coûts, augmente d'autant les risques. Des risques qui concernent des usagers comme des travailleurs ici, en Inde et ailleurs.