Sommet européen sur l'immigration à Vichy : Non à la politique discriminatoire05/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2101.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sommet européen sur l'immigration à Vichy : Non à la politique discriminatoire

Lundi 3 novembre, bien que la ville de Vichy ait été quadrillée par les forces de l'ordre, l'important dispositif policier mis en place n'a pas empêché quelque 2 000 personnes de manifester contre la politique discriminatoire menée par le gouvernement en matière d'immigration.

C'est en effet à Vichy que s'est tenu pendant deux jours un sommet européen, chargé de mettre en oeuvre le Pacte sur l'immigration adopté par les 27 pays de l'Union européenne en octobre dernier.

Tout semblait pourtant avoir été fait pour décourager les manifestants, à commencer par des fouilles et des contrôles d'identité dans les cars au départ de Lyon et Grenoble. À Vichy, des centaines de policiers et CRS quadrillaient la ville, multipliant les contrôles d'identité, pendant que trois hélicoptères tournaient dans le ciel. Et, comme il fallait s'y attendre, la multiplication des tracasseries, des barrages de rue et des charges de police pour tenter de disperser les manifestants ont amené l'effet contraire. Les policiers en ont profité pour arrêter plusieurs personnes, manifestants ou simples passants.

Le ministre Hortefeux, soutenu par Fadela Amara, a protesté contre tous ceux qui voyaient un symbole dans le choix de Vichy, où siégeait le gouvernement de Pétain pendant la guerre. Pourtant, la politique en matière d'immigration qu'ils ont défendue devant leurs collègues européens a des relents que n'auraient pas désavoués les tenants de ce régime. « Nos politiques d'intégration sont à bout de souffle en termes de logement, d'emploi, d'apprentissage de la langue et d'intégration », a déclaré Hortefeux, ajoutant que « la ségrégation dans l'espace urbain est un terreau pour la violence », et que les taux de chômage des étrangers en Europe sont « entre deux et trois fois plus élevés que les taux de chômage nationaux ».

Certes, il n'y a pas assez de logements à loyer raisonnable, il n'y a pas assez d'emplois, ni assez d'enseignants, mais c'est l'ensemble de la population laborieuse qui souffre de ces manques, quel que soit son pays d'origine. Le gouvernement porte une lourde responsabilité dans cette situation car il mène une politique favorable aux riches, et s'en prend à la majorité des travailleurs. Désigner du doigt les étrangers, en les accusant de tous les maux que cette politique engendre, est effectivement discriminatoire et raciste, et le symbole de Vichy était effectivement bien choisi.

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