Entreprise sous-traitante de Renault, la SBFM (Société bretonne de fonderie et mécanique) appartenant au groupe italien ZEN, emploie près de 600 salariés à Caudan près de Lorient. La rumeur d'un plan social prévoyant le licenciement de 200 à 250 travailleurs a provoqué leur colère. Afin d'en savoir davantage sur les projets de la direction et pour montrer qu'ils n'étaient pas prêts à se laisser faire, les travailleurs, à l'appel de la CGT très implantée dans la fonderie, ont bloqué l'usine, la dernière semaine d'octobre.

Pendant quatre jours, outre l'accès interdit du site, les grévistes ont manifesté, occupé quelques heures la voie express, interpellé et retenu trois cadres de la direction qui ont fini par annoncer leur volonté de recourir au chômage partiel, parlant même de sureffectif. Le directeur du site a quand même démenti qu'il y aurait un plan social, mais les travailleurs ont toutes les raisons de se montrer méfiants. L'entreprise, qui a employé jusqu'à 1 400 salariés, a déjà connu de nombreux départs, non compensés, avec le plan amiante.

Finalement, vendredi soir 31 octobre, les grévistes présents à l'assemblée générale ont voté la reprise pour le lundi matin suivant. Le climat reste tendu et ce coup de colère a servi d'avertissement contre toute décision défavorable de la direction et des pouvoirs publics qui soutiennent celle-ci.