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Leur société
PME : Un prétexte servant à justifier bien des cadeaux
Pour justifier le « plan de soutien au financement des PME », d'un montant de 22 milliards d'euros pour cette année, s'intégrant dans un plan de 100 milliards pour les trois ans à venir, annoncé par Sarkozy le 2 octobre, le gouvernement a une fois encore utilisé l'argument de la nécessaire relance des petites et moyennes entreprises.
Derrière ce discours sur l'aide nécessaire aux petits qui constituent une très forte proportion du nombre d'entreprises et seraient, selon les commentateurs, les « principaux moteurs de la croissance », se cache en réalité un vrai mensonge. Car si la proportion de petites et moyennes entreprises est effectivement de près de 95 % du total, la plupart ne sont que de toutes petites entreprises indépendantes, la plupart du temps des commerces, tandis que d'autres ne sont en fait que des filiales de très grands groupes.
Car pour classer une entreprise comme PME, il faut d'abord que sa taille n'excède pas 250 salariés. Ce critère de taille est quelque peu flou puisque dans certaines classifications une entreprise est classée comme PME en dessous de 500 salariés. Mais il faut également que son chiffre d'affaires, ou le total de ses biens, soit inférieur à 50 millions d'euros, un critère qui permet bien des arrangements.
Enfin, l'entreprise doit être considérée comme autonome, c'est-à-dire ne pas être possédée à plus de 25 % par une autre société. Mais 25 % c'est largement suffisant pour assurer le contrôle d'une entreprise. Le titre de PME peut très bien se voir accordé à des sociétés n'ayant de petite ou moyenne que le nom et d'autonome que le titre, d'autant que, secret des affaires aidant, elles peuvent arranger leur comptabilité pour faire en sorte de répondre aux critères fixés. Cela permet à des entreprises multinationales de contrôler des filiales qui bénéficient pour leur part du statut de PME et des avantages qui s'y attachent. Même des holdings, considérés comme des sociétés familiales alors qu'elles contrôlent des groupes ayant des actifs financiers de très grande ampleur, peuvent avoir ce statut de PME. Bien des grandes familles bourgeoises ne se privent pas d'en profiter.
Alors nombre de ces avantages présentés comme destinés à aider en priorité « les petits » atterrissent essentiellement dans les caisses des « gros ».