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Dans les entreprises
Sous-traitants et équipementiers : Les travailleurs touchés de plein fouet
Les conséquences du ralentissement de l'activité chez les constructeurs automobiles, déjà perceptibles depuis quelque temps chez leurs sous-traitants et leurs fournisseurs, s'aggravent. Toutes les régions sont concernées et cela se traduit par des centaines de suppressions d'emplois, en particulier pour les intérimaires, ainsi que par de nombreux jours d'arrêt de la production qui sont loin d'être intégralement indemnisés par les entreprises.
Dans l'Orne, à Flers, l'usine du groupe Faurecia, filiale à 71 % de PSA Peugeot-Citroën, emploie 1 700 salariés. Sa direction a décidé de suspendre son activité une dizaine de jours, étalés entre novembre et décembre. Non loin de là, à Argentan, c'est l'équipementier Magneti Marelli qui a choisi d'arrêter sa production pour une dizaine de jours en novembre.
Dans la Sarthe, l'usine Hutchinson a pour sa part annoncé douze jours de chômage technique. À Cholet, prétextant une baisse d'activité de 20 %, c'est la direction de Michelin qui vient d'annoncer la fermeture de son usine du 19 au 31 décembre ; 800 travailleurs sont concernés par ces jours chômés.
En Bretagne, à Ploërmel, le sous-traitant MPAP, qui travaille à 80 % pour PSA Rennes, impose depuis un mois une à deux journées de chômage par semaine à ses 362 salariés. Le 4 novembre, la direction a annoncé que 150 personnes seront au chômage partiel du 5 au 12 décembre et que les ateliers s'arrêteront complètement de fonctionner du 12 décembre au 6 janvier.
Valeo, dont les commandes d'alternateurs ont reculé de 25 %, réduit également sa voilure. Dans le Pas-de-Calais, son usine d'Etaples qui emploie 1 200 salariés a suspendu sa production une journée en octobre - que les salariés ont dû prendre sur leurs RTT - et prolongé les ponts de la Toussaint et du 11 novembre. Quant aux intérimaires, qui étaient environ 150 avant l'été, ils ont tous été licenciés. À Béthune, c'est le fabricant de pneumatiques Bridgestone qui doit arrêter sa production pendant vingt et un jours d'ici la fin de l'année.
En région Rhône-Alpes, les équipementiers sont également touchés. À Vénissieux, les 750 salariés de Bosch, qui fabriquent des pompes à diesel pour le groupe PSA, vont devoir subir six jours de chômage partiel, complétés par vingt journées d'arrêt partiel de la production et deux semaines de fermeture entre Noël et le jour de l'an. Et la direction affirme qu'elle n'a « aucune visibilité » pour le premier semestre 2009.
À Florange en Moselle, ArcelorMittal a décidé d'arrêter l'un de ses deux hauts fourneaux produisant de l'acier pour les constructeurs automobiles. Dans la même région, le fabricant de pneumatiques Continental a, pour sa part, annoncé la suppression d'une centaine d'emplois d'intérimaires et une réduction de plus de 10 % de sa production. Chez les équipementiers et sous-traitants de Lorraine, ce sont près de 1 000 salariés au total qui vont connaître, en novembre et décembre, des périodes de chômage partiel.
La plupart de ces entreprises sont pourtant directement liées aux grands groupes de l'automobile qui, malgré la crise, continuent à déverser des milliards d'euros de profits sur leurs actionnaires. Il n'y a donc aucune raison que les travailleurs qu'elles emploient et leur famille fassent les frais des baisses de production.