Le gouvernement justifie le caractère facultatif de la prime essence en disant qu'il faut « encourager les salariés à utiliser les transports en commun ». C'est bien joli, mais comment faire, lorsque les usines sont bien souvent très éloignées des centres-ville, voire en pleine campagne ? Lorsque les horaires décalés sont incompatibles avec ceux des réseaux de transports collectifs, lorsque l'on commence à 5 heures du matin ou que l'on travaille de nuit, et quand ces transports en commun n'existent pas ?

Même en région parisienne, pourtant l'une des mieux desservies en transports en commun, le problème se pose de façon criante. Un salarié de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, qui habite en Seine-et-Marne, devrait, s'il abandonnait sa voiture, prendre un premier RER jusqu'au centre de Paris, puis un deuxième jusqu'à Villepinte, avant de « s'offrir » vingt minutes de marche à pied pour aller de la gare à l'usine et embaucher à 6 h 47. En tout, ce sont deux heures de transport - avant et après huit heures de chaîne - contre vingt-cinq minutes en voiture. Et cet exemple est loin d'être le pire.

Bien sûr, nombre de grandes entreprises mettent en place des systèmes de cars de ramassage, mais bien des travailleurs connaissent l'insuffisance de ces systèmes, loin d'être vraiment adaptés.