Impôt sur la fortune : Ça va bien pour eux05/11/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/11/une2101.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Impôt sur la fortune : Ça va bien pour eux

Comme chaque année, c'est Croix, dans le Nord, où se trouve le siège d'Auchan et où résident plusieurs membres de la famille Mulliez qui possède entre autres ce géant de la grande distribution, ainsi que Neuilly, la ville de Sarkozy, et les 7e et 16e arrondissements de Paris, où les riches se bousculent, qui se partagent le record de la fortune.

Ici, on compte le plus d'assujettis à l'impôt sur la fortune ; là, ceux qui versent le plus au titre de cet impôt, l'ISF ; ailleurs, proportionnellement à la population, ils sont les plus nombreux - jusqu'à un foyer sur quatre à Neuilly et dans le 7e arrondissement de Paris, contre un sur 500 à Saint-Denis, dans la banlieue ouvrière de Paris !

Selon les dernières données gouvernementales, la cuvée 2008 de l'ISF bat de nouveaux records. Non seulement dans les quelques villes et arrondissements déjà cités, mais à l'échelle du pays, puisque le nombre total des redevables de l'ISF a encore augmenté de 6 % cette année, pour avoisiner les 550 000.

Cette progression est d'autant plus remarquable que le « paquet fiscal » décidé par Sarkozy dès son élection avait pour objectif, et a eu pour résultat, de diminuer ce que le fisc peut réclamer aux plus riches.

S'agissant de l'ISF, il a été ainsi décidé de l'alléger (jusqu'à 70 %) en cas de souscription au capital d'une PME ou de prise de participation dans certains types d'autres entreprises. Et il y a toujours « les forêts et groupements fonciers pour éluder droits de succession et ISF », titrait Le Figaro du 14 octobre, qui expliquait que cela permet de réduire jusqu'à hauteur de 75 % ce que certains propriétaires payaient auparavant au fisc !

Quant au seuil de déclenchement de l'ISF, il a été relevé, ce qui a mécaniquement soustrait certains contribuables à cet impôt. À cela s'ajoute, entre autres, une décote (de 30 %) de la prise en compte de la résidence principale pour le calcul de l'ISF. Cette décote, soit dit en passant, compense la flambée des prix immobiliers, qui n'est donc sans doute pas la seule responsable de la progression du nombre des assujettis à l'ISF !

Et bien sûr, même si les statistiques ministérielles restent peu éloquentes sur le sujet, il y a tous ceux qui, bien que riches, et même extrêmement riches, échappent à l'ISF, voire à l'impôt sur le revenu, du fait précisément des multiples exonérations que les gouvernements successifs ont voulues comme autant de cadeaux fiscaux aux nantis.

Tous ces gens-là ont largement de quoi traverser confortablement la crise. Contrairement à la population laborieuse !

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