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Dans les entreprises
Renault Sandouville : La direction déboutée
Le tribunal de grande instance du Havre a donné raison aux 46 salariés de Renault Sandouville attaqués par la direction de Renault. Elle les avait accusés d'avoir attenté à la liberté du travail, en bloquant l'entrée du site à plusieurs reprises. Il fallait oser le dire, juste au moment où elle s'apprête à priver de leur travail plus de mille personnes sur les 3 700 qui travaillent à Sandouville !
Renault réclamait que les travailleurs bloquant les accès à l'usine soient désormais soumis chacun à une astreinte de 1 000 euros par heure d'infraction s'ils refusaient de laisser la voie libre. La CGT dénonçait une atteinte au droit de grève et de manifestation, la volonté de la direction de recourir à la police. Jeudi 30 octobre, elle avait appelé à une manifestation devant le tribunal, qui a regroupé quelques centaines de personnes.
La direction de Renault n'a visiblement pas supporté les derniers débrayages et les blocages de l'usine des 13 et 24 octobre ; elle n'a pas oublié non plus la piteuse visite de Sarkozy, venu à la rencontre des travailleurs de l'automobile le 6 octobre et qui, devant une manifestation mouvementée de plus d'un millier de personnes, a dû se contenter d'une brève rencontre, à huis clos, avec les dirigeants syndicaux.
À Sandouville, en plus de la suppression prévue d'un millier d'emplois, le chômage ampute les payes de 400 euros en moyenne par mois. La direction voudrait que tout se passe sans heurt et dans la discrétion : c'est raté ! Et la décision du tribunal, qui ne voit dans ces manifestations « aucun risque de trouble illicite pour l'avenir » et qui a condamné Renault aux dépens, est une satisfaction pour ceux qui refusent de s'incliner devant le diktat des actionnaires.