Le trust de l'acier ArcelorMittal a décidé de fermer treize de ses vingt-huit hauts fourneaux en Europe jusqu'à la fin du premier trimestre 2009, afin de diminuer jusqu'à 30 % sa production de fonte.

Il s'adapte ainsi à la chute des commandes venant notamment de l'industrie automobile. En France, les sites concernés sont ceux produisant des aciers plats : Dunkerque (Nord), Florange (Moselle) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône).

À Dunkerque, la direction d'ArcelorMittal a déjà commencé à mettre fin aux contrats des travailleurs intérimaires. Les travailleurs des entreprises sous-traitantes, eux aussi très nombreux sur le site dont ils effectuent la maintenance, se retrouvent ou vont se retrouver souvent sans travail durant les prochains mois, licenciés pour une part d'entre eux.

Quant aux travailleurs d'ArcelorMittal, la direction de Dunkerque les oblige à prendre huit jours pour les postés, douze jours pour ceux travaillant en journée, sur leurs RTT, leurs congés ou leur compte-épargne-temps. Cela a l'air d'un moindre mal. Mais ce sont les travailleurs qui paient ainsi le chômage, et pas les patrons. La direction a aussi expliqué que l'an prochain les hausses de salaire, l'intéressement et la participation seront revus à la baisse.

Cela est d'autant plus choquant que dans le même temps les patrons d'ArcelorMittal annoncent un bénéfice net de 3,8 milliards d'euros, en augmentation de 29 % par rapport à la même période de 2007, pour le troisième trimestre 2008. Cela représente plus de 4 000 euros de bénéfice par travailleur et par mois. Largement de quoi faire en sorte que les travailleurs ne perdent rien à la baisse de production d'acier entraînée par la crise du capitalisme.