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Leur société
Les dividendes des actionnaires montent au ciel
En 2007, le salaire moyen des cinquante premiers PDG de France a atteint, selon le mensuel Capital, 380 300 euros par mois, c'est-à-dire un montant annuel de 4,6 millions d'euros et la paye de 310 travailleurs touchant le smic.
Par rapport à l'année précédente, la progression a été de 20 %, contre 2,1 % pour le smic, un montant annuel de 4,6 millions d'euros et ce montant considérable n'est pourtant que la partie émergée de l'iceberg. Il représente peu de chose, comparé aux bénéfices distribués aux principaux actionnaires sous forme de dividendes.
Selon Capital, les bénéfices des 40 sociétés servant de référence à la Bourse (le CAC 40) ont doublé depuis 2000 et les dividendes distribués aux actionnaires ont été multipliés par plus de trois et demi. Cet emballement s'est confirmé en 2007, puisque les groupes du CAC 40 ont dégagé des profits nets records, 103 milliards d'euros. De plus, 40 % du magot a été distribué comme dividendes, contre 32 % l'année précédente. « Non seulement le gâteau est plus gros, mais les parts sont plus largement coupées », résume Capital.
Dans toute leur sécheresse, ces chiffres illustrent la lutte menée par les possédants pour augmenter le profit aux dépens de la masse salariale, à travers la diminution du niveau des salaires et des retraites et l'intensification du travail.
Le fait que les dividendes augmentent plus rapidement encore que les profits souligne qu'une part de plus en plus grande de ceux-ci est distribuée aux actionnaires, au lieu d'être investie dans la production. Or, même en vivant dans le plus grand luxe, les capitalistes auraient bien du mal à consommer l'ensemble de leurs revenus. Ceux-ci viennent en fait grossir la masse de capitaux financiers disponibles pour la spéculation, à l'origine de l'envolée des cours de la Bourse, jusqu'au krach actuel.
Les dividendes sont devenus tellement énormes qu'à côté d'eux, les salaires des PDG apparaissent parfois comme une « goutte d'eau », remarque Capital. Ainsi, Bernard Arnault a touché 4,1 millions d'euros de salaire comme PDG de la société de l'industrie du luxe LVMH, mais s'en est-il seulement aperçu ? Cette somme est noyée dans les 376 millions d'euros de ses revenus pour 2007, qui comprennent les dividendes touchés comme actionnaire principal du groupe de luxe. Dans la famille Pinault (groupe Pinault-Printemps-Redoute), Francois-Henri n'a touché que 2,7 millions d'euros de salaire de PDG en 2007 ; c'est le fils de François, qui a reçu 259 millions d'euros de dividendes.
Ces chiffres ne portent que sur une année et ne fournissent pas d'indication sur les fortunes accumulées. Ils confirment tout de même que faire payer leur crise aux capitalistes relèverait de la simple logique, même si évidemment tel n'est pas le but d'une revue comme Capital.