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Dans les entreprises
Prime au mérite dans la fonction publique : Diviser les salariés pour les payer moins
La rémunération des fonctionnaires au mérite commence à se mettre en place. Dès 2009, une partie des personnels administratifs, des cadres de catégorie A travaillant dans différents ministères, recevront une partie de leur salaire sous la forme de « prime de fonction et de résultats », en attendant que cette mesure soit étendue d'ici 2012 aux quelque 200 000 fonctionnaires administratifs d'État.
Cette prime sera composée de deux parties : la première, 60 % de la somme, correspondra à la fonction occupée et sera fixe, tandis que les 40 % restants varieront en fonction des « résultats » du fonctionnaire, après évaluation par sa hiérarchie. « Il n'y aura pas de prime négative » (encore heureux !), a déclaré André Santini, le secrétaire d'État à la Fonction publique, « mais certains verront leur rémunération moins augmenter que précédemment », a-t-il ajouté.
Le salaire au mérite n'est pas une chose nouvelle dans la fonction publique, où le changement d'échelon, qui entraîne une augmentation de salaire, peut se faire plus ou moins rapidement selon la façon dont on est noté. Mais le gouvernement veut l'institutionnaliser. Par ce biais, il s'agit de faire pression sur l'ensemble des fonctionnaires pour leur faire accepter, dans un premier temps, des charges de travail supérieures. En effet il a annoncé qu'il allait supprimer des dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, et cela a déjà commencé. Alors, aux autres qui seront bien obligés d'effectuer un travail supplémentaire, il fait miroiter une prime qui, en définitive, risque fort d'être attribuée à la tête du client. Et ensuite, une fois le versement d'une partie du salaire individualisé, ce sera une façon de maintenir les salaires au plancher pour tous, en limitant, voire en annulant les augmentations générales, comme cela s'est déjà fait avec les « années blanches ».
Pour l'instant, le gouvernement introduit le salaire au mérite par la petite porte, en choisissant une catégorie de salariés dans quelques ministères. Mais le laisser faire serait, pour l'ensemble des travailleurs de la fonction publique, s'exposer à devoir travailler plus pour gagner moins.