États-Unis : Fin du « shutdown »... la catastrophe est remise à plus tard23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Fin du « shutdown »... la catastrophe est remise à plus tard

Après seize jours de bras de fer entre le Parti démocrate et le Parti républicain, un accord a mis fin temporairement au « shutdown », à la coupure, que subissaient nombre de services de l'État américain.

Jeudi 17 octobre, près de 800 000 fonctionnaires qui avaient été mis au chômage technique devaient reprendre le travail. Si les fonctionnaires devraient finalement être indemnisés, pour des travailleurs du privé il y aura une perte nette de salaire. Ce sera le cas, par exemple, des employés des restaurants des parcs nationaux qui ont été mis en congé forcé et ne seront pas indemnisés. Mais le mécontentement provoqué dans l'opinion publique est loin d'être la seule raison du compromis trouvé.

Les députés républicains ont bloqué le budget de l'État début octobre parce qu'ils cherchaient à s'opposer à la réforme de la Santé dite « Obamacare » qu'ils accusent d'être d'inspiration « socialiste », réforme ne méritant pourtant sûrement pas cet honneur. Mais à l'approche du 15 octobre, un autre rouage de l'État menaçait d'être bloqué : sa capacité à emprunter.

En effet, le parlement américain doit régulièrement voter un plafond pour la dette publique. Ne pas voter un relèvement de ce plafond ou tout autre accord permettant à l'État d'emprunter de nouveau, c'était remettre en cause la capacité de ce dernier à rembourser les dettes arrivant à échéance. Un défaut de paiement des États-Unis aurait eu de telles répercussions sur l'économie mondiale qu'il était a priori inimaginable que républicains et démocrates ne finissent pas par s'entendre. Et personne ne pouvait raisonnablement le craindre.

L'économie mondiale est comme le lait sur le feu. Les spéculateurs, c'est-à-dire les grandes banques des pays capitalistes, manipulent des sommes telles qu'un simple mouvement d'affolement peut entraîner une crise financière comme celle de 2008 avec des faillites en chaîne et une aggravation brutale de la crise. Or, ces mouvements peuvent être déclenchés par n'importe quelle mauvaise nouvelle, voire par l'anticipation d'une de ces mauvaises nouvelles.

Nombre de banquiers ont donc appelé démocrates et républicains à cesser leur chamaillerie au plus vite et ont même été contrariés, une fois l'accord trouvé, que celui-ci ne stabilise la situation que pour deux mois et demi seulement. Au-delà de la péripétie politicienne, cette affaire du « shutdown » illustre à quel point l'économie mondiale est au bord du gouffre et que, de l'aveu même des banquiers, un rien peut la faire basculer.

Partager