L'allégement fiscal et le mythe des créations d'emplois23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'allégement fiscal et le mythe des créations d'emplois

Pour faire passer la pilule, du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), le Premier ministre Jean-Marc Ayrault prétend qu'il « a permis de créer 15 000 emplois ». Chaque emploi créé aurait ainsi été fortement subventionné, ce qui indique un service d'assistance au patronat extrêmement coûteux ! Et la réalité même de ces créations d'emplois est plus que douteuse.

Le gouvernement fait un cadeau au patronat et il affirme que les patrons utiliseront cet argent pour créer des emplois. Mais d'où Ayrault a-t-il pêché le chiffre de 15 000 emplois créés ? Un rapport que vient de rendre le comité de suivi du CICE, mis en place par le gouvernement, ne mentionne ni les 15 000 emplois, ni d'ailleurs aucun autre chiffre. C'est une simple prévision faite il y a quelques mois par l'Insee. Le comité de suivi invite à accueillir avec esprit critique les prévisions dans ce domaine qui relèvent davantage des intentions attribuées aux « entreprises » que de la réalité. Pour observer comment les patrons utilisent la manne qui leur vient du gouvernement, « il faudra être patient », a prévenu le président du comité de suivi : pas avant 2016 pour le résultat des évaluations et 2017 pour l'impact sur l'emploi.

L'embarras du comité de suivi s'explique d'autant plus aisément que le gouvernement laisse libre le patronat d'utiliser les 20 milliards d'euros annuels sans le moindre contrôle. Il avait dans un premier temps affirmé que le CICE ne pourrait pas être utilisé pour distribuer des profits aux actionnaires ou pour augmenter la rémunération des dirigeants. Mais très vite les services fiscaux ont reçu l'ordre de ne pas mener d'enquête sur l'utilisation de cet argent. Le patronat a donc toute liberté pour satisfaire les appétits des actionnaires, pour placer de l'argent dans la spéculation sans investir dans la production, tout en continuant à supprimer des emplois.

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