Japon : Nouvelles attaques contre la population23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Japon : Nouvelles attaques contre la population

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a annoncé une augmentation brutale de la TVA, qui passerait de 5 % à 8 % en avril prochain. Les prétextes avancés pour faire payer la population n'ont rien d'original : la dette abyssale de l'État japonais qui atteint 245 % du PIB annuel du pays, mais aussi la hausse des dépenses de protection sociale liée au vieillissement de la population.

Les classes populaires voient leur situation se dégrader au fil des années. L'augmentation du chômage ne peut plus être masquée, même avec des procédures statistiques qui en excluent les chômeurs dès qu'ils ont travaillé quelques heures dans le mois. Les revenus ont baissé, en même temps que la précarité s'est généralisée, avec y compris l'essor du travail à la journée. « Ça passe ou ça casse », a déclaré le Premier ministre. Mais craignant des remous dans les classes populaires, il aurait prévu en cas de coup de colère de renoncer au deuxième train de hausse de la TVA à 10 %, programmée pour octobre 2015.

Cette attaque frontale intervient dans un contexte où, aux dires de la Banque centrale, le « moral des patrons » est au plus haut. L'annonce récente de l'obtention par Tokyo de l'organisation des Jeux olympiques de 2020 a fait flamber à la Bourse les valeurs de gros promoteurs immobiliers comme Mitsubishi Estate.

Quelques heures après l'annonce de la baisse du pouvoir d'achat de la population, le gouvernement a rendu publique une nouvelle salve de subventions au patronat programmée d'ici la fin de l'année. Si on en connaît surtout pour l'instant le montant, 50 milliards d'euros, quasiment l'équivalent des nouvelles rentrées espérées liées à l'augmentation de la TVA, seules les grandes lignes de ce prétendu nouveau plan de relance ont été indiquées. Il semble d'ores et déjà acquis qu'il prévoirait la suppression de l'impôt de solidarité sur les entreprises mis en place après le tremblement de terre de 2011, une hausse des rabais fiscaux pour les entreprises et de nouvelles subventions pour de grands travaux d'infrastructures des futurs Jeux olympiques.

Si le patronat semble ne pas avoir obtenu la baisse directe des impôts sur les bénéfices des entreprises qu'il réclamait, ses inquiétudes de voir baisser ses profits en raison d'une baisse prévisible de la consommation se voient largement dissipées par ce que le gouvernement appelle « des mesures compensatoires ». Elles seront sonnantes et trébuchantes pour le monde des affaires alors que le monde du travail verra une nouvelle fois son niveau de vie amputé.

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