Cinq militants CGT sont convoqués le 5 novembre prochain devant le tribunal de grande instance de Roanne.

Ce qu'on leur reproche remonte à septembre 2010. Dans le cadre d'une manifestation contre le projet Sarkozy sur les retraites, après qu'un tag « Casse-toi, pov'con » eut été peint sur le mur de la sous-préfecture, ils étaient interpellés et condamnés en première instance à 2 000 euros d'amende pour « dégradation légère d'un bien public par inscription, signe ou dessin ». Ce dernier point pouvait entraîner leur licenciement de la fonction publique : trois des militants travaillent à l'hôpital et deux dans l'entreprise d'État de matériel militaire Nexter.

La mobilisation s'organisa contre cette mesure visant à intimider les militants, et au-delà, les travailleurs qui défendent leurs droits. Elle aboutit à une manifestation de plus d'un millier de personnes, le 15 octobre 2012, devant la cour d'appel de Lyon, pour exiger la relaxe des cinq militants. Cette cour rendit un jugement mi-chèvre mi-chou : elle les reconnut coupables de « dégradation légère d'un bien public », tout en les dispensant de peine.

Mais le 22 mai 2013, les cinq furent convoqués au commissariat de police de Roanne pour relevé d'ADN. Le lendemain matin, dès six heures, les policiers déboulaient chez trois de ces militants, les embarquaient, fouillaient les lieux devant les familles effarées, puis se rendaient chez les deux autres, les arrêtaient et plaçaient tout le monde en garde à vue. Moultes interventions de divers élus et personnalités furent nécessaires pour les relâcher avec l'accusation de refus de se soumettre à prélèvement ADN.

Le 5 novembre, la confédération CGT appelle à un grand rassemblement devant le tribunal. Cette journée doit être un succès.