Alors que le gouvernement socialiste présentait son projet de budget pour 2014, l'UMP préparait son contre-budget. Des hauts fonctionnaires anonymes et des représentants du secteur privé, tout aussi anonymes, s'étaient réunis avec d'anciens ministres, dont Éric Woerth, pour « rénover le logiciel intellectuel de l'UMP ». Excusez du peu.

Tout ce beau monde prétend avoir des « pistes » pour réduire les dépenses de l'État. Évidemment, ils ne veulent pas tailler dans les dizaines de milliards d'euros d'assistance au patronat, mais s'attaquer à tout ce qui est destiné, de façon déjà bien insuffisante, aux classes populaires : l'aide au logement, le RSA, l'hébergement d'urgence, l'allocation pour adulte handicapé, les retraites, les allocations-chômage, le salaire des fonctionnaires, le remboursement des dépenses de santé. Ils voudraient introduire des tickets modérateurs à la CMU pour « stopper la gratuité ». Pour les fonctionnaires, ils revendiquent le retour au non-remplacement d'un départ en retraite sur deux, avec blocage total des salaires.

On perçoit la difficulté des dirigeants de l'UMP à faire de la surenchère par rapport aux attaques, fortement engagées par le PS, contre les travailleurs. Mais ils y arrivent tout de même, quitte à recopier le programme du FN, en s'en prenant par exemple au dispositif de prise en charge des soins pour les travailleurs immigrés en situation irrégulière. Entre l'UMP et le FN, la concurrence est rude ! Si l'un comme l'autre s'opposent au gouvernement actuel, c'est pour regretter que les attaques contre les classes populaires ne soient pas assez fortes et n'aillent pas assez vite, malgré toute l'énergie qu'y met le gouvernement Ayrault.