Cartier, Reims : Le patron du luxe recule23/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2360.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Cartier, Reims : Le patron du luxe recule

Mardi 15 octobre, une cinquantaine de travailleurs, sur les 96 que compte l'usine des bijoux Cartier de Reims, se sont mis en grève pour une augmentation de salaire de 200 euros uniforme. La plupart des grévistes sont des ouvriers de production pour qui c'était la première grève.

Depuis le mois de juin, la direction refusait de répondre aux revendications du personnel. Mardi dernier, à l'annonce d'augmentations ridicules (de zéro à 58 euros brut selon les catégories), la colère a éclaté.

Le groupe Richemont auquel appartient Cartier a dégagé l'an dernier 2,7 milliards de bénéfices, mais les salariés de Reims sont pour la plupart payés entre 1 050 et 1 150 euros. La direction les lanternant, les ouvriers ont alerté les médias et les grilles de l'entreprise ont vu fleurir panneaux et drapeaux syndicaux.

Au troisième jour de grève, la direction a cédé une augmentation de 75 euros brut pour tous et une hausse de 2 % du brut au mois de mai prochain, ce qui reviendra à une hausse d'environ 100 euros par salarié. Cela ne faisait pas le compte et les travailleurs ont décidé de se rendre à Paris, à la boutique de la place Vendôme, avec pancartes et drapeaux. La distribution de tracts a rencontré un franc succès, les passants s'indignant des salaires pratiqués dans ce secteur du luxe.

Lundi 21 octobre, les travailleurs ont repris le travail : la direction cédait finalement une augmentation de 110 euros brut pour tous les ouvriers de Reims et de Cartier France. Une hausse de 2 % du brut a été promise pour mai 2014. Les retenues sur salaire pour les jours de grève seront étalées sur plusieurs mois.

L'objectif des 200 euros n'a pas été atteint. Mais cette première grève a renforcé les liens entre ouvriers et a été une réponse au mépris subi depuis des années. Une réelle victoire aux yeux des grévistes.

Partager